• Les journées de juin 1848 - 23-26 juin 1848

     

    Les journées de juin 1848 - 23-26 juin 1848

    Du sang sur la République

    C’est une véritable insurrection sociale, et non plus politique, qui a éclaté le 21 juin 1848. Une insurrection du proléta­riat contre la bourgeoisie. Ce jour-là, la Commission exécutive se décide à sup­primer les Ateliers nationaux dont l’inu­tilité et l’état d’esprit n’étaient plus sup­portables. Les ouvriers de 18 à 25 ans ont le choix entre la suppression des secours publics et l’enrôlement dans l’armée. Pour les autres, c’est le licencie­ment ou le travail en province. Le lende­main, Pujol, l’orateur favori des Ate­liers, se dirige vers le Luxembourg à la tête de 1500 ouvriers. Reçu par Marie, ministre des Travaux publics, il est rabroué à l’issue d’une discussion véhé­mente. Pujol harangue alors les manifes­tants, place Saint-Sulpice. Des bandes parcourent les faubourgs en hurlant: «Du travail! Du pain!». Dans la nuit du 22 au 23, les rassemblements se multi­plient, on commence à dresser des barricades. Le lendemain matin, la Commis­sion exécutive charge Cavaignac, ministre de la Guerre, de rétablir l’ordre. Pendant ce temps, Pujol déploie son fanatisme mystique dans les quartiers de l'est, qui se couvrent de barricades. Cavaignac dispose de près de 50000 hommes, plus la garde nationale des quartiers bourgeois de l’ouest. Les géné­raux Lamoricière au nord, Bedeau, puis Duvivier au centre, Damesme au sud, entrent en action. Les insurgés (20000, 30000, davantage) sont armés et pren­nent les troupes sous un feu meurtrier. Le 24, l'Assemblée décrète l’état de siège et délègue «tous les pouvoirs exécu­tifs» à Cavaignac qui, tout en essayant de parlementer, attaque. Damesme est tué. La journée du 25 est la plus atroce mais elle voit le fléchissement des insur­gés. Les combats sont féroces. Duvivier, puis son successeur, Négrier, sont mor­tellement blessés. Bréa, qui remplace Damesme, veut parlementer, mais il est sauvagement assassiné. Mgr Affre, archevêque de Paris, est tué en tentant de s’interposer. Le 26, Cavaignac poursuit son action. L’énergie des insurgés faiblit. Bastion suprême, le faubourg Saint-Antoine est canonné et les défenseurs désertent les barricades. Ultime obstacle, la Villette est emportée le 26 au soir. L’insurrec­tion est matée. On compte plus de 6000 morts, dont près de 1500 chez les mili­taires et un nombre inconnu chez les gardes nationaux, qui ont été décimés. Sur 25 000 arrestations, 15 000 sont maintenues et 11 000 suivies de juge­ment. 6000 insurgés seront acquittés et 4348 condamnés à la déportation. La peur des «rouges», l’aspiration générale à l’ordre et à la sécurité qui résulteront de ces journées sanglantes favoriseront l’ascension de Louis-Napoléon Bona­parte

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