• L’assassinat d’Henri IV - 14 mai 1610

     

    L’assassinat d’Henri IV - 14 mai 1610

    Le poids du destin

    En 1598, Henri IV met un terme aux guerres civiles et fait la paix avec l’Espa­gne. Sa grande œuvre de redressement national peut commencer. Son peuple se réjouit du retour de la prospérité; il apprécie surtout la fin des conflits intérieurs et extérieurs qui l’ont accablé pendant trente ans. En effet, la diplomatie du roi est sou­cieuse d’équilibre; le duc de Savoie, qui complote avec l’Espagne, est neutralisé en 1601 par le traité de Lyon; visant l’abaissement des Habsbourg, le roi favorise les provinces unies et les prin­ces protestants d’Allemagne. En Fran­ce, sa politique inquiète certains catholi­ques intransigeants, demeurés méfiants envers lui; quant au peuple, il est mé­content des taxes qu’entraîne un début d’accroissement des armées. Au début de 1610, les Impériaux occu­pent le duché de Clèves et Juliers, dont la maison d’Autriche revendique la suc­cession. Henri IV réagit en mobilisant sur ses frontières des Pyrénées, de la Savoie et du Luxembourg. Va-t-il rompre avec sa politique de paix, rouvrir contre les Habsbourg un conflit généralisé? D’après Sully, il songerait à une réorganisation générale de l’Europe, prélude à l’unification du continent; mais il faut surtout voir là un rêve du ministre. On sait d’autre part que l’entourage de la reine Marie de Médicis, en particulier le duc d’Epernon, ancien fidèle d’Henri 111, entretient d’étroits liens avec l’Espagne; certains le soupçonnent de comploter la mort du roi. Que dire enfin des sentiments que  peut nourrir Marie de Médicis à l’égard d’un époux si volage? Toujours est-il qu’un étrange et obscur personnage, nommé François Ravaillac, prétend soudain rencontrer le roi pour lui donner des conseils politiques. Il est, bien entendu, éconduit. Le 14 mai 1610, Henri IV quitte le Louvre en carrosse; il se rend auprès de son ministre Sully; le duc d’Epernon est à ses côtés; la voie est fort encombrée; dans l’étroite rue de la Ferronnerie, un char de foin oblige le convoi à s’arrêter. Comme par hasard, le fameux Ravaillac se trouve là; il grimpe sur la roue du carrosse et frappe le roi de deux coups de couteau. «Je suis blessé», murmure celui-ci; puis il meurt aussitôt. Ce crime soulève une profonde émotion dans tout le royaume; en effet, le roi y est fort populaire et disparaît à un moment particulièrement grave: on est en pleine crise internationale et le dau­phin Louis n’a que 9 ans; l’œuvre d’Henri IV, à peine achevée, n’est pas encore assez solide. Et le royaume va retomber, pendant de longues années, dans les troubles civils.

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