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Les débuts du règne de Louis XVI - 1774-1789
Petit-fils de Louis XV, Louis XVI, né le 23 août 1754 à Versailles, n’a pas encore 20 ans quand il monte sur le trône en 1774. Le jeune roi ne manque pas de bon sens; il a reçu une instruction générale valable et saura se montrer pieux, bon, charitable, économe des deniers de l’Etat. Ces qualités sont malheureusement gâchées par sa timidité et sa faiblesse de caractère, aggravées par son inexpérience politique. Au début du règne, il sera encore desservi par son entourage et par l’attitude de la reine Marie-Antoinette, jeune, primesautière, décidée à profiter de l’existence. Dès son avènement, Louis XVI manifeste le désir passionné de faire le bien de son peuple et de procéder aux réformes nécessaires. Suivant les conseils du vieux Maurepas, il s’entoure d’excellents ministres: Turgot, Malesherbes, Vergennes, le comte de Saint-Germain, désireux de procéder à une refonte de l’Etat, de promouvoir la liberté économique, d’atténuer les privilèges en matière fiscale ou dans l’armée. Malheureusement, le rappel des parlements, exilés par Mau- peou à la fin du règne de Louis XV (1771), se révèle comme une mesure désastreuse. A leur habitude, les Cours souveraines reprennent leur rôle d'opposition. Dès 1776, Turgot et Malesherbes quittent le gouvernement. Le problème essentiel de la monarchie est alors le désarroi des finances, aggravé par les dépenses de la guerre d’Amérique. Successivement, Necker, Calonne, Loménie de Brienne, après avoir tenté en vain des emprunts, préconisent la réduction des dépenses de la cour et l’égalité devant l’impôt. Ces projets, mal soutenus par Louis XVI, déchaînent l’opposition de la noblesse et du parlement, inquiets pour leurs privilèges et qui n’hésitent pas à discréditer la famille royale lors de l’affaire du Collier». En 1788, Louis XVI se décide enfin à réagir. Les édits de Lamoignon réorganisent la justice et enlèvent tout pouvoir politique aux parlements. Ces mesures sont à l’origine d’une véritable révolution, celle de nobles décidés au contrôle de la monarchie. Profondément troublé, Louis XVI rend alors aux parlements leurs privilèges et accepte la convocation des états généraux qui, dans l’esprit des opposants, doit sonner le glas de l’absolutisme. Mais, à la veille de leur réunion prévue pour le 1er mai 1789, le débat change de sens. Necker, revenu aux Affaires, a décidé, quelques mois plus tôt, que le tiers aurait autant de représentants que les deux autres ordres réunis. Le conflit n’est plus entre le roi et les privilégiés, mais entre la bourgeoisie et les privilégiés. Cet antagonisme nouveau offre à Louis XVI l’occasion de jouer une partie décisive. Il ne saura pas la saisir.
Tags : louis, xvi, privileges, 1776, parlement
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