Le roi-enfant

Fils d’Henri II et de Catherine de Médi­cis, François II naît à Fontainebleau le 19 janvier 1544. En 1558, il épouse Marie Stuart, reine d’Ecosse et nièce des Guise, puissante famille lorraine. L’influence de celle-ci augmente consi­dérablement quand le jeune François monte sur le trône, le 10 juillet 1559. De santé chancelante, timide, d’esprit lent et borné, le roi-enfant n’est pas de taille à faire face au problème religieux qui menace de diviser la France. Le parti protestant est animé par les prin­ces du sang, Antoine de Bourbon, roi de Navarre, et son frère, le prince de Con­dé; prenant conscience de sa force, il s’oppose à l’omnipotence et à l’intolé­rance des Guise représentés par Char­les, cardinal de Lorraine, et son frère François. Fasciné par Marie Stuart, sa «petite femme», dominé par les Guise, le jeune roi cautionne la répression du pro­testantisme. Mais la foi nouvelle s’affer­mit, malgré les «chambres ardentes» établies dans chaque parlement pour lutter contre elle. Elle trouve à Genève son foyer spirituel. Elle attire en son sein, par réaction contre le despotisme des Guise, les gentilshommes libérés du service par la fin des conflits extérieurs. Manœuvrant parmi les factions et atten­dant son heure, la reine mère répète à son fils: «Patience... patience...» Le supplice d’un magistrat protestant, Anne Du Bourg, pousse le parti réformé à comploter l’enlèvement du roi pour le soustraire aux Guise: c’est le «tumulte d’Amboise», qui se termine dans un bain de sang. François de Guise est nommé lieutenant général du royaume. Tenu pour responsable, le prince de Condé est d’abord disculpé, puis, à la suite de nouveaux incidents, il est arrêté et condamné à mort. Le jeune roi refuse sa grâce à Eléonore de Roye, son épou­se, venue le supplier. Mais, atteint d’une mastoïdite, François II va mourir le 5 décembre 1560, âgé de 16 ans, 10 mois et 17 jours. Il a régné mois et 26 jours. Cette issue fatale sauve le condamné et va permettre à Catherine de Médicis d’exercer la régen­ce au nom de son fils cadet Charles IX. Etranger à son propre règne, sans enfants, incapable de dominer les pro­blèmes de l’heure, François II n’a fait qu’effleurer le trône; sa main fébrile n’a retenu que celle de la reine Marie, la «Reine blanche», au tragique destin.