• Le traité de Saint-Germain-en-Laye - 10 septembre 1919

    Le traité de Saint-Germain-en-Laye - 10 septembre 1919

    Bouleversement lourd de conséquences

    Le 2 novembre 1918, un armistice est signé entre les Alliés et l’Autriche; le 12, l’empereur Charles Ier se retire, au profit d’un gouvernement des «Allemands d’Autriche». Au cours de l’été 1919, le nouveau chancelier Karl Renner arrive en France, à Saint-Germain-en-Laye, à la tête de la délégation qui doit traiter de la paix. Les conditions des vainqueurs sont très dures: l’Autriche, tenue comme cou­pable d’avoir déclaré la guerre, est astreinte à de lourdes réparations; elle doit renoncer à toute restauration des Habsbourg; son territoire est réduit aux provinces proprement allemandes de son ancien empire; il lui est interdit de s’annexer à l’Allemagne ou à d’autres pays anciennement associés; elle doit s’intituler officiellement «République autrichienne»; son armée est ramenée à 30000 soldats de carrière. Un tel démembrement transforme pro­fondément la carte de l’Europe centrale; le droit des peuples à disposer d’eux- mêmes, pourtant proclamé dans les «quatorze points» du président Wilson, n’est souvent pas respecté. Le Tyrol du Sud et le Trentin sont attribués à l’Italie qui s’emparera plus tard de Trieste et de Gorizia, privant la nouvelle Autriche de tout accès à la mer. La Carniole, la Dal- matie et la Bosnie-Herzégovine forment, avec la Serbie, la plus grande partie du nouvel Etat yougoslave; la Galicie, avec ses 8 millions d’habitants, rejoint la nou­velle Pologne; la Bukovine passe à la Roumanie; la Bohême et la Moravie entrent dans la nouvelle Tchécoslova­quie. D’autres ethnies passent sous domination étrangère, notamment 4 mil­lions d’Allemands, dont 3 millions cons­tituent les Sudètes, inclus dans la partie montagneuse de la Tchécoslovaquie. Cette dernière disposition est due en grande partie à l’influence de Philippe Berthelot, directeur adjoint au Quai d’Orsay, lui-même manipulé par le lea­der tchèque Edvard Benes. Berthelot a fait valoir aux yeux des quatre grands qu’une «grande Tchécoslovaquie» pour­rait faire obstacle à une éventuelle expansion allemande vers l’est. Bis­marck n’a-t-il pas dit: «Qui tient la Bohême tient l’Europe centrale»? La République autrichienne, créée à Saint-Germain, se réduit donc à des dis­tricts alpins, uniquement voués à l’éleva­ge et à l’exploitation forestière, et à une grande ville, Vienne, abritant près du tiers de la population du pays; cette capitale, unique centre industriel et administratif, est trop importante pour un si petit Etat. Sans débouché mariti­me, coupée de ses anciens partenaires commerciaux et, par suite, déséquilibrée économiquement, l’Autriche est un pays artificiel et peu viable.

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