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Le mariage d’Henri IV et de Marie de Médicis - 5 octobre 1600
Malgré son mariage politique avec Marguerite de Valois, ses nombreuses maîtresses, ses fidélités calculées avec la «Belle Corisande» ou la pulpeuse Gabrielle d’Estrées, «le Vert Galant» n’a pas encore, à l’orée du XVIIe siècle, assuré l’avenir de la dynastie et, partant, celui de la reconstruction du royaume. Gabrielle d’Estrées disparue, le roi songe à convoler conformément à l’intérêt de PEtat. En 1599, on déclare nul son mariage avec Marguerite de Valois, et ceci pour trois raisons: union prohibée d’une princesse catholique avec un hérétique; degré de parenté trop proche; contrainte imposée à Marguerite. Le roi peut donc épouser en toute légitimité la prétendante Marie de Médicis, nièce du grand-duc de Toscane Ferdinand Ier, son allié de toujours. Des tractations financières menées par Sully aboutissent, en février 1600, à une convention qui fixe la dot de Marie: 600000 écus d’or, dont 350000 payables comptant, le reste étant pris sur les créances du grand-duc sur la couronne de France; Rosny peut alors annoncer à Henri IV: «Nous venons de vous marier.» Conformément aux usages du temps, de grandes cérémonies marquent les temps forts de ces noces: le 5 octobre, à Florence, le cardinal Aldobrandini, neveu du pape, bénit cette union par procuration, où le grand-duc Ferdinand représente le roi; suivent des fêtes splendides où apparaît la maîtrise des Italiens en matière de jeux d’eau, de pyrotechnie et d’art dramatique. Puis la reine se rend par mer de Livourne à Marseille; elle est accompagnée de 15 navires: 5 galères pontificales, 5 galères toscanes et 5 venant de Malte; de Marseille, le voyage se poursuit, assez mouvementé, jusqu’à Lyon qui, très ouverte sur l’Italie, accueille Marie avec solennité; enfin, le roi rencontre son épouse au cours d’une réception nocturne qu’il a voulue romanesque. Avec ses 27 ans, Marie n’est plus dans sa prime jeunesse; son époux a 47 ans. Il a une maîtresse, Henriette d’Entragues, que la reine sera contrainte de recevoir à la cour. De son côté, Marie a pour «dame d’atour» une dangereuse intrigante, Leonora Dori, future épouse de Concini. Qu’importe! La nouvelle reine va doter la dynastie d’un héritier, qui sera Louis XIII. Rubens évoquera toute cette épopée dans son magnifique poème baroque du Luxembourg.
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