• La théorie de Babeuf 1796

    La théorie de Babeuf 1796

    L’aube du communisme

    Le babouvisme est considéré comme la première doctrine communiste, avant même le marxisme. Il doit son nom à son fondateur, Jean-Noël Babeuf, qui s’est fait appeler aussi Caïus Gracchus Babeuf. Né en 1760, il exerce, sous la Révolution française, la fonction de secrétaire général de l’administration des subsistances. En 1795, sous le Directoire, Babeuf fonde un journal, Le Tribun du peuple, où il expose les principes d’un régime politique qu’il nomme «République des Egaux». En 1796, il publie, avec quelques amis, un Manifeste des Egaux, qui donne le résumé de sa doctrine: le babouvisme. Cette théorie propose de détruire l’iné­galité entre les hommes en abolissant la propriété privée et en mettant tout en commun; il s’agit d’interdire à qui­conque de disposer pour lui seul des biens produits par la terre ou par l’industrie, puisque ceux-ci font partie de la communauté humaine et appartien­nent à tout le monde. Ainsi, selon le babouvisme, disparaî­tront la distinction entre pauvres et riches et, surtout, la différence injuste entre ceux qui travaillent et ne sont pas propriétaires et ceux qui sont propriétai­res et ne travaillent pas. Les salaires sont supprimés et le gouvernement est seulement chargé de veiller au respect de l’égalité. Le babouvisme est une doctrine proche des idées sociales de Jean-Jacques Rousseau et, plus anciennement, du phi­losophe grec Platon. Il peut être qualifié de communisme utopique, parce qu’il suppose que tout le monde acceptera cette égalité, ce qui est bien invraisem­blable. En 1796, des anciens membres de la Convention, des Jacobins, des écrivains et des militaires, constatent que le Directoire n’applique plus les principes de la Révolution française. Ils adhèrent au babouvisme; ils forment le club du Panthéon et commencent à conspirer contre le régime. Ils sont tous arrêtés, mais seuls Babeuf et Darthé sont con­damnés à mort. Ces derniers se poignar­dent en plein tribunal et sont conduits, mourants, à l’échafaud. Les autres cons­pirateurs sont déportés. L’un d’entre eux, trente ans plus tard, écrira le récit de cette «conspiration des Egaux», que le babouvisme inspira. Voici quelques articles de l’acte d’insur­rection rédigé par les conjurés rassem­blés autour de Babeuf: «Le peuple est en insurrection contre la tyrannie. Les armes de toute espèce seront enlevées par les insurgés partout où elles se trou­vent. Le peuple s’emparera de la Tréso­rerie nationale, de la Poste aux lettres, des maisons des ministres et de tout magasin public ou privé contenant des vivres ou des munitions de guerre. Toute opposition sera vaincue sur-le- champ par la force. Les opposants seront exterminés.»

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