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La seconde guerre de religion
A l’origine de la seconde guerre de religion se retrouvent inquiétudes religieuses, intrigues politiques et ambitions personnelles. Les inquiétudes naissent des sacrifices qu’impose aux protestants la politique issue de l’édit de pacification d’Amboise (mars 1563). L’entrevue de Bayonne, où la reine mère a rencontré le duc d’Albe, effraie les chefs huguenots; d’autre part, Condé en veut à la reine mère d’avoir donné au duc d’Anjou le titre de lieutenant général qu’il convoitait. L’influence de Condé est déterminante. Coligny hésite longtemps mais, la décision prise, il fait accepter un projet particulièrement hardi: se saisir du jeune roi Charles IX et de sa mère, qui se trouvent alors au château de Montceaux en Brie, et mettre l’autorité royale dans leur camp. Le coup de main échoue: averti, le gouvernement s’est réfugié à Meaux, le 26 septembre 1567; il rentre à Paris sous la protection des suisses qui, ce jour-là, sauvent la monarchie. Des conversations s’engagent: les protestants demandent l’éloignement des Guise, le rétablissement des vieilles institutions libres, la convocation des états généraux; Catherine ne peut accepter; la guerre reprend. A Saint-Denis (10 novembre 1567), les deux armées sont aux prises; le connétable de Montmorency est mortellement blessé; l’armée royale a perdu son chef; du côté protestant, les renforts promis par les princes protestants allemands n’arrivent pas; Condé, sans argent, est blâmé pour avoir provoqué une prise d’armes peu justifiée; Catherine aspire à la paix. De nouvelles négociations, menées malgré l’hostilité du nonce Délia Torre et de l’ambassadeur d’Espagne, aboutissent, le 23 mars 1568, à la paix de Longjumeau qui rétablit l’édit d’Amboise sans limites ni restrictions. L’important demeure la volte-face politique de Catherine de Médicis: elle a d’abord fait un effort plus ou moins sincère de conciliation, suivant l’avis de son chancelier Michel de L’Hospital. Cet effort n’a pas été payant; la surprise de Meaux, l’agression injustifiée des chefs protestants l’ont irritée; elle rend le chancelier responsable de cet échec bien qu’elle l’ait défendu à Bayonne devant la reine d’Espagne, sa fille, et le duc d’Albe. Mais la mort de Montmorency, partisan d’une politique modérée, a été une nouvelle humiliation pour le gouvernement royal. Donc, le 24 mai 1568, L’Hospital doit rendre les sceaux et se retirer sur ses terres.
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