• La perte de l’Inde

    La perte de l’Inde

     

    Un empire peu regretté

    En 1742, le marquis François-Joseph Dupleix est nommé gouverneur général des possessions françaises de l’Inde; celles-ci comprennent Pondichéry (fon­dé en 1674), Chandernagor (en 1686), Mahé (en 1721) et Karikal (en 1738). Dupleix décide d’affermir la permanen­ce et le rendement des centres commer­ciaux par une extension territoriale. En 1746, à la faveur de la guerre de Succes­sion d’Autriche, il s’empare de Madras que l’Angleterre récupère néanmoins en 1748, à la paix d’Aix-la-Chapelle. Dupleix intervient dans les conflits indi­gènes: en échange de son soutien militai­re, il obtient des princes locaux des droits de protectorat et d’occupation. Cette politique réussit dans le Deccan: en 1751, ayant occupé Yanaon, il est reconnu «nabab» (gouverneur) du sud de l’Inde. Grâce à lui, la France domine la péninsule.

    La Compagnie anglaise des Indes, inquiète des progrès de sa rivale françai­se, confie au jeune général Clive le soin de réagir. Dans le Carnatic, Clive force Chanda Sahib, allié indien de Dupleix, à retirer une partie de ses troupes qui assiègent la garnison anglaise de Trichi- nopoly; il bloque le contingent franco- indien dans l’île de Srirangam et, le 9 juin 1752, l’oblige à capituler. Cette dé­faite amène Versailles à condamner les entreprises de Dupleix qui est rappelé en 1754.

    Pendant la guerre de Sept Ans, Robert Clive, ayant repris la politique de Dupleix, s’impose militairement au Bengale. La France se décide alors à envoyer les renforts nécessaires, confiés au lieutenant général Lally-Tollendal. Débarqué en avril 1758, Lally obtient quelques succès, mais son caractère vio­lent rend difficiles ses rapports avec les officiers et, ce qui est plus grave, avec les indigènes. On gêne son action; il échoue devant Madras, puis, en 1760, à Vandivash. Assiégé dans Pondichéry, malgré une défense longue et héroïque, il doit se rendre le 16 janvier 1761.

    Par le traité de Paris (1763), la France doit renoncer à toute nouvelle expansion aux Indes et laisser désarmer les cinq établissements qui lui restent: Pondiché­ry, Chandernagor, Mahé, Karikal et Yanaon. Ceux-ci, passés en 1769 sous l’autorité royale, repris plusieurs fois par les Anglais entre 1778 et 1816, sont res­tés français jusqu’en 1948.

     

    Dupleix est mort dans la misère. Lally- Tollendal, accusé de concussion et de trahison, a été décapité en 1766. Voltai­re avait pris vivement sa défense et, en 1778, Louis XVI autorisa la révision de son procès. Quant à l’opinion publique, la perte de l’Inde la laisse indifférente.

    « Le combat des TrenteLes guerres de religion »

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :