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La guerre de Vendee - 1793-1801
«Pour Dieu et pour le roi!» tel était le cri de ralliement des Vendéens en lutte contre la Convention. La guerre avait commencé en mars 1793, lorsqu’on apprit dans la province la levée forcée de 300000 hommes. Déjà très mécontents de la Constitution civile du clergé, indignés de l’exécution du roi, les Vendéens refusaient d’aller verser leur sang pour la République. Le mouvement, parti de Saint-Florent-le-Vieil (12 mars 1793), s’étendit rapidement, débordant le département. On chercha des chefs: ce furent soit des hobereaux (Charette, d’Elbée, Lescure, La Rochejaquelein), soit de simples roturiers (Stofflet, Cathe- lineau). Les prêtres exaltaient le courage des combattants. Le pays, coupé de haies, propice aux embuscades, constituait un terrain d'action idéal pour les soldats en sabots. La guerre fut atroce de part et d’autre. Dès le début, à Machecoul, les Vendéens fusillèrent ou torturèrent leurs prisonniers. En revanche, les Bleus brûlaient les villages, massacrant femmes et enfants. Les insurgés connurent d’abord des succès. Après la prise de Cholet, ils conquirent tout le pays des Mauges; Sapinaud et Charette entrèrent à Clisson et à Fontenay; Lescure et La Rochejaquelein s’emparèrent de Thouars, puis de Sau- mur (9 juin). L’«armée catholique et royale» occupa Angers mais échoua devant Nantes, où Cathelineau trouva la mort. Il fut remplacé par d’Elbée. Cependant, la Convention s’était ressaisie et envoyait des troupes fraîches sous les ordres de Kléber, Marceau, Canclaux. Les Vendéens remportèrent encore des succès à Torfou (19 septembre) mais furent battus à Cholet (17 octobre). Conduits par La Rochejaquelein, ils traversèrent alors la Loire, tramant à leur remorque des centaines de civils, et gagnèrent Granville oû ils comptaient sur l’aide des Anglais. Mais aucun bateau britannique ne pointant à l’horizon, ils durent rebrousser chemin. Epuisés, démoralisés, ils se firent tailler en pièces d’abord au Mans, puis à Savenay (23 décembre). Dès lors, la terreur régna sur le pays. A Nantes, Carrier noyait ses victimes dans la Loire, tandis que les «colonnes infernales» de Turreau ravageaient le Bocage. D’Elbée fut fusillé à Noirmoutier et La Rochejaquelein trouva la mort à Nouaillé. Après Thermidor, Hoche tenta de pacifier le pays et un accord fut conclu à La Jaunaye (17 février 1795). Mais, malgré l’échec des émigrés de Quiberon (juin 1795), certains combattants fanatiques refusaient de déposer les armes. Stofflet, puis Charette furent pris et fusillés. Cadoudal les remplaça à la tête des troupes royalistes, mais sans succès. Aussitôt après Brumaire, Bonaparte travailla à son tour à la pacification de l’Ouest: la publication du Concordat favorisa le retour au calme.
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