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La bataille de Hohenlinden - 3 décembre 1800
Après la bataille de Marengo du 14 juin 1800, les Autrichiens ouvrent, à Luné- ville, une conférence d’armistice. Mais le plénipotentiaire autrichien Cobenzl refuse toute discussion tant que l’Angleterre sera absente à la table de négociation. La France n’accepte pas cette condition et rompt les pourparlers. A la fin de l’automne 1800, sans déclaration de guerre, l’armée autrichienne, commandée par l’archiduc Charles, prend l’offensive. Aussitôt, Moreau passe le Rhin avec 130000 hommes, atteint l’Inn et, le 3 décembre 1800, franchit la forêt qui débouche sur le village de Hohenlinden. Les Autrichiens, imprudemment, le suivent dans les défilés boisés; ils vont en sortir quand les troupes de Grouchy et de Grenier s’y engagent à leur tour pour leur couper la retraite. Les Autrichiens sont attaqués au sortir de la forêt par l’artillerie et l’infanterie de Moreau. Une bataille au corps à corps s’engage, tandis que la neige commence à tomber. Ney et Granjean chargent alors l’avant- garde autrichienne et la refoulent dans le défilé. Ainsi, les troupes de l’archiduc Charles sont broyées entre les deux corps d’armée français qui font leur jonction sur des monceaux de cadavres. Pourtant, si le centre autrichien est détruit, les ailes, qui n’ont pas emprunté le défilé, restent intactes; une bataille longue et difficile se déroule jusqu’au soir. Ayant appris le succès des défilés de Hohenlinden, les Français prennent courage et sèment la panique dans les rangs autrichiens. Finalement, l’archiduc Charles perd 7000 tués et blessés, 12000 prisonniers, 300 voitures et une centaine de pièces de canon. L’armée française entame une avance irrésistible sur Vienne; les Autrichiens sont contraints de signer le traité de Lunéville, le 9 février 1801. Dans le Mémorial de Sainte-Hélène, évoquant cette journée, Napoléon se montre fort injuste envers Moreau avec lequel il est brouillé: «La bataille de Hohenlinden a été une rencontre heureuse; le sort de la campagne y a été joué sans aucune combinaison. L’ennemi a eu plus de chance de succès que les Français, et, cependant, ceux-ci étaient tellement supérieurs en nombre et en qualité que, menés sagement et conformément aux règles, ils n’eussent eu aucune chance contre eux... C’est une des plus décisives de la guerre, mais elle ne doit être attribuée à aucune manœuvre, à aucune combinaison, à aucun génie militaire.»
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