• L'occupation de la Ruhr - 11 janvier 1923

     

    L'occupation de la Ruhr - 11 janvier 1923

    Pression sur l'Allemagne

    Janvier 1923. Cinq divisions, trois Iran çaises et deux belges, traversent la zone démilitarisée et occupent la Ruhr, base de la puissance industrielle allemande. En Europe et aux Etats-Unis, l’émotion est profonde. Raymond Poincaré, prési­dent du Conseil et ministre des Affaires étrangères, est à l’origine de ce geste fra­cassant, accompli en accord avec le pré­sident de la République, Millerand, la majorité de l’opinion et avec le soutien des Belges et des Italiens. En occupant la Ruhr, Poincaré veut saisir un gage, obliger l’Allemagne à mettre fin à sa politique de «grignotage» du traité de Versailles et la contraindre à en exécuter toutes les charges, notamment en ce qui concerne les réparations. De fait, depuis 1920, les différents gouvernements alle­mands, invoquant le désarroi monétaire du Reich, la chute du mark, ne fournis­saient même pas les prestations en natu­re exigées par la Commission interalliée. Le Reich n’avait ainsi remis que 78% du charbon et 84% du coke qu’il aurait dû donner. En envoyant des troupes dans la Ruhr, Poincaré ne vise pas, comme il l’affirme, «à étrangler l’Alle­magne ou à la ruiner», mais simplement à «chercher du charbon, obtenir d’elle ce qu’elle peut raisonnablement nous verser». A peine déclenchée, l’opération pro­voque une explosion d’indignation en Allemagne et une immense réaction de «résistance passive» dans la Ruhr. Che­minots, ouvriers, fonctionnaires ripos­tent à l’entrée des troupes alliées par la grève générale. Les trains ne circulent plus. Les usines s’arrêtent, le charbon ne sort plus des mines. La réplique franco- belge s’organise. Des mineurs et des spé­cialistes arrivent de France et de Belgi­que. Les trains sont remis en marche; les usines, les mines tournent à nouveau. La résistance allemande se raidit alors et devient active. De violents incidents se produisent aux usines Krupp. Des sabotages provoquent des déraillements. Des cours martiales jugent les activistes. En dépit de ces réactions, de la condam­nation par les opinions américaine et britannique et même par le Vatican, Poincaré s’obstine et «attend patiem­ment que l’Allemagne revienne à la rai­son». Cette obstination est récompen­sée. Le 27 septembre, le chancelier Stre- semann annonce l’abandon de la «résis­tance passive». Les soutiens accordés aux travailleurs de la Ruhr ont provo­qué l’effondrement du mark. En un an, le dollar est passé de 7250 mark à 12 milliards! Berlin offre alors de négocier avec Paris. Mais, légaliste, Poincaré refuse et entend régler le problème dans le cadre interallié. La solution intervient en avril 1925. La mise au point d’un plan de règlement dépendra d’un emprunt international au bénéfice de l’Allemagne et de l’évacuation de la Ruhr.

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