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L’affaire des Templiers - 1307 1314
L’ordre du Temple, constitué de moines- soldats, s’organise en Terre sainte au XIIe siècle; il se destine à défendre la région et à protéger les pèlerins. Malgré la chute, en 1291, de la dernière place de Syrie, les Templiers poursuivent courageusement leur mission; pour soutenir leur effort de guerre, ils exploitent de vastes domaines en Occident; fort habiles à gérer et à transférer des fonds vers l’Orient, ils deviennent les banquiers des rois: à Paris, le Trésor est déposé dans leur forteresse du Temple.
A un moment où l’utilité de l’ordre ne paraît plus évident, ces richesses suscitent des jalousies. On accuse les moines, très proches du monde oriental, de donner dans l’immoralité, l’hérésie ou l’idolâtrie. Philippe le Bel est informé de ces bruits; poussé par un fanatisme puritain dont il a donné d’autres exemples et par le désir d’accaparer les biens du Temple, il décide d’intervenir.
Le 13 octobre 1307, tous les Templiers du royaume, environ 2000 personnes dont le grand maître Jacques de Molay, sont arrêtés; les biens de l’ordre sont séquestrés. Des juges laïques arrachent aux moines, sous la torture, les aveux indispensables et ne les remettent qu’ensuite aux tribunaux ecclésiastiques. Devant l’accumulation des preuves, le pape Clément V, un Français, ordonne l’arrestation des Templiers dans toute la chrétienté. Sous la pression du roi, il convoque à Vienne, sur le Rhône, un concile général pour régler l’affaire. Ouvert en octobre 1311, ce concile comprend surtout des prélats français et
italiens choisis par le pape et par le roi; chargée du dossier, une commission restreinte se prononce pourtant en faveur du Temple. Venu en personne à Vienne pour faire pression sur le concile, Philippe le Bel ne peut obtenir du pape, en avril 1312, que la bulle Vox in excelso qui déclare l’ordre aboli sans le condamner. Le mois suivant, une autre bulle confie les biens du Temple à l’ordre concurrent des Hospitaliers, qui, lui, n’est pas poursuivi; de plus, le pape se réserve le jugement de Jacques de Molay et des principaux dignitaires templiers. Mais ceux-ci reviennent sur leurs aveux; la justice royale en profite pour les déclarer relaps et les condamner à mort: ils sont brûlés vifs le 18 mars 1314, tout en protestant de leur innocence.
L’affaire fait grand bruit et l’imagination populaire s’en empare: encore aujourd’hui, des aventuriers recherchent ici ou là le «trésor des Templiers»; on rappelle souvent qu’au moment de mourir Jacques de Molay assigna devant le tribunal de Dieu le pape et le roi et que ceux- ci moururent tous deux la même année...
Tags : templier, xiv, pape, malédiction
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