• Jeanne d’Albret - 1528-1572

     

    Jeanne d’Albret - 1528-1572

    Une reine de fer

    Fille unique du roi de Navarre Henri II d’Albret et de la sœur de François Ier, Marguerite de Valois, Jeanne d’Albret, née à Saint-Germain-en-Laye le 7 jan­vier 1528, reçoit l'éducation classique des jeunes filles de la Renaissance et acquiert une bonne connaissance des langues anciennes. En fait, Jeanne, héri­tière du royaume de Navarre, des comtés de Foix et de Bigorre, de la vicomté de Béarn, du duché d’Albret et d'autres possessions entre les Pyrénées et la Garonne, constitue un enjeu politique. La Navarre, porte d’entrée naturelle de l’Espagne dans le royaume de France, représente une zone stratégique clef. Aussi François Ier, pour éviter une éven­tuelle union de sa nièce avec un prince de la maison de Habsbourg, traite-t-il la jeune fille en otage. Il la marie à l’âge de 13 ans avec Henri de La Marck, duc de Clèves et de Juliers, alors en conflit avec Charles Quint et qui sollicite l'aide de la France. En dépit de l’opposition de Jean­ne et de ses parents, le mariage est célé­bré à Châtellerault, le 14 juin 1541. Il ne sera pas consommé et sera annulé deux ans plus tard, le duc de Clèves ayant été obligé de se soumettre à Charles Quint. Jeanne d’Albret finira par épouser, en 1548, Antoine de Bourbon, duc de Ven­dôme, union favorisée par Henri II dési­reux d’éviter un mariage avec François de Lorraine ou Philippe II d’Espagne. Elle deviendra reine de Navarre à la mort de son père, en 1555. Cultivée, intelligente, impérieuse, convertie au cal­vinisme en 1556, Jeanne s’impose à un mari inconsistant, hésitant entre le catholicisme et le protestantisme et dont la vie privée brille par le scandale. En fait, Antoine de Bourbon redoute les convoitises espagnoles et hésite à s’imposer comme le chef du parti pro­testant. En 1560, il reviendra au catholi­cisme et, à la tête de l’armée royale, lut­tera contre ses anciens coreligionnaires avant de trouver la mort devant Rouen (1562). Libérée de ce personnage falot, Jeanne d’Albret impose le calvinisme à ses Etats, élève son fils, le futur Henri IV, dans la religion réformée et tient à en faire un chef de guerre. Elle joue un rôle déterminant dans la grande aventure protestante de 1568 à 1570. A La Rochelle, elle relève le courage de Condé et de Coligny. Après les défaites de Jar- nac et de Moncontour, elle assure la dé­fense de la Navarre. Jeanne se résigne difficilement à la paix de Saint-Germain avant d’accepter de négocier, en signe de réconciliation, le mariage de son fils avec Marguerite de Valois. Elle meurt à la cour, le 9 juin 1572, pro­bablement de tuberculose, peut-être empoisonnée. Avec elle disparaît «la reine au cœur d’homme qui avait mis au service du parti son crédit, son fils, son royaume».

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