• Enguerrand de Marigny

    Enguerrand de Marigny

     

     Enguerrand-de-Marigny est, avec Guil­laume de Nogaret, le plus célèbre des conseillers de Philippe le Bel.

     Il naît vers 1260 en Normandie, près de Gournay, dans une famille de moyenne noblesse, déjà au service du roi. Con­trairement à Guillaume de Nogaret par exemple, il n’est pas juriste ou, comme on disait, «légiste». Son instruction est rudimentaire; il ne connaît pas bien, semble-t-il, le latin. Mais il est intelli­gent, aimable, prudent et bon orateur.

     Il entre dans l’administration royale en 1295 et devient panetier de la reine Jeanne. En 1302, il remplit une première mission diplomatique en Flandre; en 1304, il est chambellan du roi. Sa fonc­tion est modeste, mais elle lui permet d’approcher Philippe le Bel; celui-ci le distingue et le fait entrer au Conseil royal en 1308.

     Comme chambellan, Enguerrand de Marigny participe à l’administration de l’hôtel du roi, c’est-à-dire au bon fonc­tionnement de la cour royale; à ce titre, il est chargé de l’achèvement du palais de la Cité. Comme conseiller, son activi­té est très diverse. Il s’occupe des reve­nus et des dépenses du domaine royal et, peu à peu, étend son action à l’ensemble des affaires financières, même s’il n’est pour rien dans les célè­bres mutations monétaires qui sont antérieures à son entrée au Conseil. Aussi, en 1313, apparaît-il comme le directeur des Finances royales et il doit assurer la levée, toujours impopulaire, de nouveaux impôts. Il s’occupe aussi, et surtout après 1312, des Affaires étrangères, négociant avec la comtesse d’Artois, avec le roi d’Angleterre, au couronnement duquel on assiste en 1308, et avec la Flandre, où il obtient, en 1312, la condamnation du comte Louis de Nevers. Bien entendu, il est mêlé aussi au conflit avec le Saint-Siège qui débute en 1308; il y joue, semble-t-il, un rôle modérateur face à l’intransigeance de Guillaume de Nogaret. Il y gagne la faveur de Clément V, mais, en 1312, il s’active au concile de Vienne qui accor­de au roi la suppression de l’ordre du Temple. Au cours des deux dernières années du règne, il étend son influence à tous les domaines, au point d’être consi­déré comme une sorte de Premier minis­tre.

     Mais Philippe le Bel meurt en novembre 1314. La chute d’Enguerrand de Mari­gny est alors rapide. Les fils du roi et les princes, jaloux de son pouvoir et lui reprochant sa fortune aussi rapide que considérable, profitent de l’impopularité qui s’attache à ses fonctions financières; ils le font accuser de malversations, puis de sorcellerie. Le 26 avril 1315, la cour royale le condamne à mort et décrète la confiscation de ses biens. Quatre jours plus tard, sous les huées de la foule, Enguerrand de Marigny est conduit au gibet de Montfaucon et pendu.

     

    Jean-Paul Marat »

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