• Condé - 1621-1686

    Condé - 1621-1686

    Un grand turbulent

    Le brillant capitaine, qu’on appellera le Grand Condé, naît le 8 septembre 1621 d’une famille de haute noblesse. Son père, Henri de Bourbon, est le premier prince du sang. Après de brillantes études chez les jésui­tes, il montre très tôt des dispositions pour l’art militaire. En 1641, pendant la guerre de Trente Ans, il épouse la nièce de Richelieu; le cardinal lui confie l’armée du Nord, qui fait face aux Espagnols. Le 19 mai 1643, à 22 ans, il remporte la belle vic­toire de Rocroi; il rejoint ensuite l’armée du Rhin où, en compagnie de Turenne, il bat les Bavarois à Nôrdlingen. De retour en Flandres, il s’empare de Dunkerque en 1646. Mais la fortune l’abandonne pour un temps: en Catalogne, devant Lérida, il est mis en échec; sa renommée s’en res­sent: pour la campagne de Flandres, Mazarin ne lui confie qu’une partie de l’armée; et c’est à ce moment qu’il rem­porte, le 20 août 1648, la victoire de Lens, son plus brillant titre de gloire. Cet éclatant succès hâte la conclusion des traités de Westphalie. Mais bientôt naissent les troubles de la Fronde. Que va faire le prince? Il n’aime pas Mazarin; mais les parlementaires, ainsi que Vendôme et Beaufort, chefs de la Fronde nobiliaire, ne lui sont guère plus sympathiques. Finalement, il se range aux côtés de la cour; en janvier 1649, il assiège Paris et contraint les parlementaires à signer la paix de Rueil. Mais il cède bientôt aux avances des frondeurs; Mazarin réagit en le faisant interner treize mois à Vincennes; il en sort plein de rancune contre le cardinal. Dès lors, il dirige la Fronde des princes; il vient attaquer Paris et en force les por­tes en juillet 1652, échappant de justesse à Turenne. S’égarant de plus en plus, il passe aux Espagnols et défait l’armée française à Valenciennes, en 1656. Avec raison, il dissuade ses nouveaux alliés de tenter la bataille des Dunes, que Turenne rem­porte le 14 juin 1658. En 1659, la paix des Pyrénées et le par­don de Louis XIV font rentrer le Grand Condé dans le devoir; pendant neuf années, il reste dans l’ombre. Mais, en 1668, le roi le rappelle pour lui confier la conquête de la Franche- Comté, qu’il mène à bien en trois semai­nes. Il combat encore les Hollandais puis, torturé par la goutte, doit prendre sa retraite. Il passe ses dernières années dans son domaine de Chantilly, culti­vant les lettres et les arts, protégeant Racine et Boileau. Son oraison funèbre, prononcée par Bossuet en décembre 1686, est restée célèbre.

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