• Le drame des Pieds-Noirs - 1954-1962

     

    Le drame des Pieds-Noirs - 1954-1962

    Le temps des déracinés

    L’exode des Pieds-Noirs est un des épi­sodes les plus controversés de l’histoire franco-algérienne. «Nous avons été (traités) tour à tour de pionniers coura­geux... de fascistes, d’assassins, de colo­nialistes...», écrit F. Dessaigne, une rapatriée. Alors que pour Ch. Ageron, «les Européens d’Algérie furent toujours unanimes dans leur hostilité à toute forme de politique libérale envers les musulmans». Du début de la guerre d’Algérie (1er novembre 1954) à fin 1961, on a déjà enregistré des départs d’Européens, mais en nombre négligeable (180000 environ). Ils s’expliquent par les atta­ques nocturnes du FLN, les fermes incendiées, les routes coupées, les ponts dynamités... Mais c’est à partir du 13 mai 1958 que la situation commence réellement à se dégrader pour les Pieds- Noirs, en raison du malentendu avec la métropole. Les événements se précipi­tent: proclamation du droit à l’autodé­termination (16 septembre 1959) par le général de Gaulle; semaine des barrica­des (janvier I960), organisée par le FNF d’Ortiz et de Susini; pourparlers avortés de Melun (juillet 1960). Le réfé­rendum du 8 janvier 1961 sonne le glas de l’Algérie française: 69% de «oui», essentiellement musulmans, en Algérie; 75%, en métropole. Les Pieds-Noirs, se jugeant trahis, soutiennent dans leur grande majorité les généraux factieux du 21 avril (Salan, Challe, Zeller et Jou- haud), puis l’OAS (Organisation armée secrète). Les attentats commis par cette dernière (automne et hiver 1961-1962) ne feront qu’accélérer les négociations entre la France et le GPRA (11-19 fé­vrier 1962) et la signature des accords d’Evian(18 mars 1962). C’est alors que commence le véritable exode, celui qui videra en quelques mois le pays de sa population européenne. En janvier 1962, les émigrants ne sont que 1329; on en comptera 82360 en mai et 328434 en juin: entre le 19 mars, jour du cessez-le-feu, et le 1er juillet, date de l’indépendance, une terreur panique s’empare des Pieds-Noirs. Elle est ali­mentée par des faits objectifs (enlève­ments, attentats malgré le cessez-le-feu), mais, surtout, par des rumeurs effrayan­tes et incontrôlables. La population européenne, qui s’élevait à 1035 000 personnes en 1960, passe à moins de 350000 à fin 1962. C’est seulement le 26 décembre 1961 que la loi Boulin définit le statut des rapatriés. A cette époque, on prévoit le retour de 300000 à 400000 personnes, étalé sur quatre ans! Au problème hu­main s’ajoute un problème économi­que: le 1er octobre 1963, les biens des Pieds-Noirs sont nationalisés. Centres d’accueil (dans le sud de la France) et services administratifs sont rapidement débordés. En Aquitaine et dans le Midi, terres d’élection des agri­culteurs rapatriés, on voit d’un mauvais œil les nouveaux venus. Eux-mêmes, habitués à une main-d’œuvre bon mar­ché, se plaignent de sa cherté.

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