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La campagne d’Italie - 1800
La campagne de 1799, menée par le Directoire contre les armées austro- russes de la deuxième coalition, s’achève sur quelques victoires. En Suisse, le général Masséna écrase les troupes russes près de Zurich et au Saint-Gothard. En Hollande, le général Brune oblige les armées anglaises et russes à mettre bas les armes. Le 25 décembre, à peine arrivé au pouvoir, Bonaparte adresse des propositions de paix aux souverains d’Angleterre et d’Autriche. N’ayant pas obtenu de réponse, il est contraint de reprendre la lutte. Passant par la Suisse, il franchit les Alpes au col du Grand-Saint- Bernard. L’artillerie est placée sur des traîneaux en bois, formés de troncs d’arbres évidés. Chacun d’eux est tiré par 20 grenadiers; 40000 hommes, avec leurs munitions, leur matériel et leurs chevaux, réussissent à franchir ce passage très dangereux des Alpes. Le but de Bonaparte, alors Premier consul, est de fondre par surprise sur les arrières des armées autrichiennes qui se trouvent en Italie. Par d’autres voies, celle du Petit-Saint- Bernard, celle du Mont-Cenis, celle du Saint-Gothard, des troupes françaises descendent également vers l’Italie. Lan- nes poursuit les Autrichiens dans la plaine du Pô, Murât pénètre dans Pavie et Bonaparte entre à Milan; accueilli comme un libérateur par les Italiens, il fait chanter un Te Deum à la cathédrale. Ayant rétabli la république Cisalpine, Bonaparte marche sur les Autrichiens qui viennent d’obliger Masséna à capituler à Gênes. Grâce à la cavalerie de Desaix, il les bat à Marengo en juin 1800. Les Autrichiens se retirent derrière le Mincio, évacuent le Piémont, la Lombardie et la Ligurie. Dans le même temps, ils sont expulsés de Bavière par Moreau. Des négociations de paix s’ouvrent alors à Lunéville. La défaite autrichienne de Hohenlinden donne aux Français l’accès de la route de Vienne: l’empereur François II doit signer, le 9 février 1801, la paix dictée par Bonaparte.Savary raconte dans ses Mémoires que le Premier consul gravit le Grand-Saint- Bernard sur une belle mule appartenant à un riche propriétaire de la vallée; elle était conduite par un jeune et vigoureux paysan: Que te faudrait-il pour être heureux? demanda Bonaparte. Ma fortune serait faite, répondit le modeste villageois, si la mule que vous montez était à moi. Le Premier consul se mit à rire et ordonna, après la campagne, qu’on achetât la plus belle mule qu’on pourrait trouver, qu’on y joignît une maison avec quelques arpents de terre et qu’on mît son guide en possession de cette petite fortune. Le paysan qui ne pensait déjà plus à son aventure ne connut qu’alors celui qu’il avait conduit au Saint-Bernard.
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