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L’assassinat d’Henri III - 1er août 1589
Après l’assassinat du duc de Guise, Henri III peut se croire enfin le maître. Le 23 décembre 1588, il a écrit au légat du pape: «Je suis maintenant roi et résolu à ne plus souffrir ni injures ni violences.» En réalité, le lendemain, Paris, resté aux mains de la Ligue, est en pleine insurrection. Tout le pouvoir appartient à un Conseil des Seize, composé des élus des quartiers de la ville. Le Conseil constitue un gouvernement révolutionnaire et prononce la déchéance d’Henri III, réputé «parjure, assassin, sacrilège, facteur d’hérésie, simoniaque, magicien, dissipateur du trésor public, ennemi de la patrie». Il décide ensuite de reconnaître pour roi le cardinal de Bourbon. Mais celui-ci étant prisonnier d'Henri III, il nomme lieutenant général du royaume le duc de Mayenne, frère d'Henri de Guise. A l’exception des pays de la Loire, du Dauphiné, de Bordeaux, l’ensemble du royaume adhère à ces décisions. Devant cette insurrection, Henri III n'a plus qu’une seule solution: se réconcilier avec Henri, roi de Navarre (le futur Henri IV). Le 3 avril 1589, l’accord est conclu et les deux rois, à la tête d'une armée de 30000 hommes, entreprennent, en juillet, d'investir Paris. A la perspective d'un siège, la population de la ville vit dans la fièvre. Jour et nuit, des processions d’enfants, de jeunes, d'écoliers parcourent les rues de la capitale. Des services religieux se multiplient en faveur des princes lorrains assassinés. La haine pour Henri III atteint son paroxysme. Les cordeliers décapitent son portrait; des enfants, portant des cierges, les éteignent aux cris de: «Dieu, éteignez aussi la race des Valois!» Ce climat d’exaltation est favorable à l’action des fanatiques. C’est ainsi que le jeune moine jacobin Jacques Clément, âgé de 22 ans, songe au régicide, convaincu de répondre à un appel d’en haut. Muni d’une fausse lettre de recommandation émanant du président de Harlay, il réussit à franchir les lignes royalistes et obtient, à Saint-Cloud, d'être présenté à Henri III. Après avoir dîné et dormi, il est introduit, le 1er août 1589, auprès du roi qui se trouve encore sur sa «chaise». Jacques Clément se prosterne et demande à faire une communication privée. Le roi fait écarter ses écuyers. Aussitôt, le jeune moine tire un couteau de sa manche et l’enfonce dans le ventre du souverain. Le roi pousse un cri, arrache l’arme, en frappe l’assassin qui est aussitôt massacré. Le soir, Henri souffre de terribles douleurs et, le lendemain, mourant, il a le temps de recevoir le roi de Navarre et de le reconnaître pour son successeur. Dans le royaume, c’est la stupeur, et le pays est vite partagé entre deux attachements: au roi légitime et à la religion traditionnelle.
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