• Robespierre

     

    Robespierre

     

    Monstre ou prophète ?

    En 1789, les membres de la Constituan­te remarquent dans leurs rangs un dépu­té vêtu avec élégance, aux yeux cligno­tants derrière des besicles, à la dialec­tique un peu sèche. Maximilien de Robespierre (né à Arras, le 6 mai 1758) est arrivé à Versailles imbu des doctri­nes de Rousseau. Ce jeune avocat a fait de sérieuses études chez les oratoriens de sa ville natale, puis comme boursier à Louis-le-Grand. Elu député du tiers, il réclame la liberté d’opinion, de presse, de réunion et combat avec force le «veto royal». Sous la Législative, il tente en vain, au club des Jacobins, de s’opposer à la déclaration de guerre. Depuis l’affaire de Varennes, ses principes révo­lutionnaires se sont durcis. S’il ne parti­cipe pas à la prise des Tuileries, il entre au conseil général de la Commune et ré­clame la déchéance du roi.

    En septembre 1792, les Parisiens l'éli­sent à la Convention: il siège avec la Montagne et se voit dénoncé par les Girondins comme aspirant dictateur. En réponse, il les fera évincer du club des Jacobins. Pour régler le sort du roi, il propose une exécution par décret, sans jugement. Cependant, le procès aura lieu et il vote la mort. En même temps, il mène la lutte contre les Girondins qui tombent le 2 juin. Les obstacles s’effa­cent devant Robespierre. Après avoir éliminé Danton du Comité de Salut public, il y entre à son tour et en devient le véritable chef. Estimant que le salut public exige un pouvoir dictatorial, il pousse à l’établissement d’un gouverne­ment révolutionnaire. Pour réaliser son idéal, toutes les rigueurs lui semblent légitimes et il mène la Terreur qui. accom­pagnée de la vertu, est seule capable de briser les complots. Ses collègues recon­naissent d’ailleurs son austérité de vie, son mépris de l’argent (on le surnomme P«Incorruptible»), mais redoutent son dogmatisme. En même temps, il pour­suit un idéal social. S’il accepte certaines mesures économiques, il n’admet pour­tant pas les excès des «enragés». Il frap­pe successivement à gauche les hébertis- tes, à droite les «indulgents», parmi les­quels Danton et Desmoulins (mars-avril

    1794).

     

    Les factions abattues, Robespierre demeure seul au pouvoir avec ses fidè­les: Couthon, Saint-Just, son frère Augustin. Déiste, il crée le culte de l’Etre suprême, ce qui irrite les athées de la Convention. En juin, il fait voter la terrible loi du 22 prairial an II, qui ouvre l’ère de la Grande Terreur: les têtes tom­bent «comme des ardoises». Cependant, les victoires républicaines ne paraissent pas justifier tant de rigueur. A la Con­vention, les intrigues se multiplient contre l’incorruptible. Elles aboutiront à la journée du 9 thermidor, qui verra la chute de Robespierre. Celui-ci sera guil­lotiné avec ses amis le 10 thermidor an II (28 juillet 1794).

    « Le Père JosephCharles Martel »

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