• Philippe IV le Bel - 1285-1314

    Philippe IV le Bel - 1285-1314

    Un règne difficile

    Il est significatif qu’une affaire d’impôt ait été à l’origine du conflit entre le roi et la papauté. Constamment pressé par le besoin d’argent, Philippe IV dut en effet multiplier les ressources extraordinai­res. L’agrandissement du royaume et l’extension de la notion de souveraineté royale accroissaient les charges du gou­vernement. L’administration se perfec­tionnait en s’élargissant et en se spéciali­sant (Grand Conseil, Chambre des comptes, Cour du parlement — deve­nue autonome et permanente —, Chan­cellerie, Monnaie, Forêts). Les fonction­naires royaux — baillis, sénéchaux, pré­vôts, etc. — se multipliaient. Il fallait les payer. Les nécessités d’une diplomatie d’Etat, la coûteuse guerre de Flandre, le recru­tement de soldats salariés pendant les campagnes de longue durée (l’ost des vassaux ne suffisait pas; en outre, passé les quarante jours de service qu’ils devaient, les hommes étaient pris en sol­de) créaient des charges supplémentai­res. Les seuls revenus du domaine royal étaient loin de pouvoir y faire face. Les emprunts forcés, les «dons» deman­dés aux vassaux, aux villes, aux prélats, les ventes de privilèges et d’affranchisse­ment, l’expulsion des juifs (1306) et la confiscation de leurs biens, le rançonne- ment des Lombards, l’altération de la monnaie — ancêtre de la dévaluation moderne —, qui valut au roi une réputa­tion injustifiée de faux-monnayeur, furent des expédients qui permirent de pallier passagèrement la misère financiè­re de la monarchie en pleine mutation. La permanence des besoins conduisit donc Philippe le Bel à tenter des expé­riences fiscales: taxe sur les marchandi­ses (maltôte), impôt de 1 à 2% sur le revenu que les Français jugèrent au- dessus de leurs possibilités, impôt sur les communautés (le «fouage», plus tard appelé «taille»), décimes sur le clergé, etc. Dans un pays où l’idée d’impôt n’était pas encore acclimatée et où le dé­veloppement agricole s’était arrêté, pre­nant du retard sur l’accroissement de la population, elles se soldèrent par beau­coup de mécomptes. Le besoin d’argent ne fut pas non plus étranger à l’arrestation des Templiers (1307), s’il n’en fut qu’une des causes. Leur procès et leur supplice, les émeutes suscitées par la «maltôte» d’Enguer- rand de Marigny, les ligues des nobles contre les empiétements et les exigences monarchiques, enfin les amours adultè­res des brus du roi (scandale dit fausse­ment de «la tour de Nesle») assombri­rent les dernières années d’un des règnes les plus importants de l’histoire de Fran­ce. Philippe le Bel mourut le 29 novem­bre 1314 après avoir murmuré à l’aîné de ses trois fils les mots fameux: «Pesez, Louis, pesez ce que c’est que d’être roi de France.»

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