• Paul Gauguin

    Paul Gauguin

    Une quête acharnée

    En 1965, Tahiti inaugure enfin un musée consacré au plus célèbre de ses habitants: Paul Gauguin. Cet institut nous renseigne à la fois sur l’œuvre et sur la vie du grand peintre. L’une explique l’autre beaucoup plus que chez d’autres artistes.

    Le père de Gauguin, journaliste libéral parisien, doit s’exiler en 1851 à Panama. La mère de l’artiste, de famille péruvien­ne noble, militante saint-simonienne et femme de lettres extravagante, se rend à Lima. Paul a 3 ans; son séjour au Pé­rou, chez son oncle, don Pio de Tristan y Moscoso, le marque profondément.

    A 17 ans, le jeune Gauguin s’engage dans la marine, visite Rio, Bahia, la Scandinavie. Et puis, soudain, il semble renoncer à l’aventure, travaille chez un agent de change, épouse en 1873 une jeune Danoise, Mette Gad, qui lui donne cinq enfants.

    Très tôt, Gauguin, comme Schuffenec- ker et G. Arosa, se met à collectionner les peintures impressionnistes; puis il commence à peindre et à sculpter; il participe même à des expositions (1880- 1882). C’est alors qu’il décide, au grand dam de sa femme, de quitter la Bourse. Il cherche l’inspiration à Rouen, à Copenhague, à Pont-Aven, à la Martini­que.

    Après une période bretonne influencée par Cézanne, Degas et, surtout, Puvis de Chavannes, il s’inspire de Van Gogh, jusqu’au jour de leur rencontre drama­tique à Arles (1888). Dès lors, ayant quitté définitivement sa famille en 1885, il séjourne alternativement en France, surtout en Bretagne (1888-1891, 1893-1895), et en Polynésie. De Pont-Aven, il rapporte des toiles aussi différentes que le Portrait de Madeleine Bernard et Le Christ jaune. A Tahiti, où il est ébloui par la beauté de l’île et de ses habitants, il crée Les Tahitiennes au bain, mais aussi une vaste composition D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? dont le titre seul est tout un programme.

    En 1889, ses toiles suscitent rires et laz­zi; en 1891, à Tahiti, il fuit ses compa­triotes et leurs mesquineries pour vivre parmi les indigènes. Aux problèmes financiers, un instant résolus par un hé­ritage, se mêlent, au début des années 1890, des déboires sentimentaux (ren­contre d’Annah la Javanaise, dernière entrevue avec sa femme). Il est ruiné dans sa santé, en butte aux persécutions des autorités; pourtant, il ne cesse de peindre et de sculpter; il marque sa con­ception originale de l’organisation des figures en leur donnant un caractère monumental. Les diverses formes de son art influenceront profondément les peintres et les sculpteurs du XXe siècle, comme Derain, Picasso et Modigliani. Il influencera aussi les fauves par son art de colorer.

     

    Il meurt en 1903 aux Marquises, quel­ques années après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Mais il aura légué aux artistes futurs «le droit de tout oser».

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