• Les Marmousets - 1380-1392

     

    Les Marmousets - 1380-1392

    Bureaucrates et gabelous

    Charles V, roi sage, prépare minutieuse­ment son après-règne. A sa mort, l’aîné de ses frères, Louis d’Anjou, assurera la régence du royaume, tandis que les deux cadets, Bourgogne et Berry, auront la tutelle du dauphin Charles, âgé de 12 ans, et de son frère Louis. La réalité du pouvoir, au sein du Conseil, reviendra aux vieux conseillers qui, autour du roi, ont assuré le relèvement du royaume. Cependant, après la mort du souverain, en 1380, les choses se passent tout autrement. Louis d’Anjou, de son propre chef, s’empare du pouvoir. Les autres oncles du jeune roi, Jean de Ber­ry, Philippe de Bourgogne et Louis de Bourbon, entrent au Conseil. Pendant huit ans, ce quatuor gouverne égoïste­ment le royaume, après avoir écarté tout le personnel politique de Charles V. Jean de Berry mène sa propre politique en Languedoc. Louis d’Anjou fait finan­cer par le royaume son expédition en Italie, afin de recueillir l’héritage des Angevins de Naples. Philippe de Bour­gogne utilise la puissance française pour mettre la main sur la Flandre. Mais le gouvernement des ducs ne dis­pose guère de serviteurs compétents. Peu à peu, les conseillers disgraciés réapparaissent. Le jeune frère du roi, Louis, duc de Touraine et bientôt d’Orléans, a de l’ambition. 11 pousse son royal aîné, âgé de 20 ans, à secouer le joug des ducs. Fin octobre 1388, au cours d’un bref séjour à Reims, Charles VI convoque son Conseil et lui fait connaître qu’il va gouverner lui-même. Berry et Bourgogne tentent d’obtenir des compensations que le jeune roi refu­se avec fermeté. Charles VI rappelle ensuite les vieux conseillers de son père: Jean Le Mer­cier, Bureau de La Rivière, Jean de Montagu, et d’autres encore. Ce sont de vieilles gens, d’origine bourgeoise, par­fois anoblis, endurcis et enrichis au ser­vice de l'Etat. Le parti des ducs tente de les ridiculiser en les surnommant les «Marmousets». Ces politiques expéri­mentés œuvrent en fait pour l’ambitieux frère du roi. Ils sont aussi soutenus par quelques fidèles de l’ancien souverain. Cependant, les Marmousets, dont les richesses croissent régulièrement, de­viennent de plus en plus impopulaires. Leur sagesse politique se traduit par un surcroît de fiscalité et de bureaucratie. Après l’incident de la forêt du Mans (août 1392) où se déclare l’aliénation mentale du roi, les ducs ressaisissent le pouvoir. Ils chassent de nouveau les Marmousets. Maintenant maîtres du pouvoir, les ducs de Berry et de Bourgogne ont toujours en face d’eux leur insatiable neveu, Louis d’Orléans.

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