• Les états généraux de 1614

    Les états généraux de 1614

    Les états généraux de 1614

    Les états généraux de 1614 sont les der­niers avant ceux de 1789. Ce sont les grands, menés par le prince de Condé, chef des huguenots, qui en ont demandé la convocation. Mécontents d’avoir été écartés du pouvoir à la mort d’Henri IV, ils pensent s’appuyer sur l’opinion de la nation pour condamner la politique inté­rieure et extérieure de la régente, Marie de Médicis, dominée par ses favoris ita­liens, les Concini.

    Le 27 octobre 1614, dans la grande salle de l’hôtel de Bourbon (situé en­tre le vieux Louvre et Saint-Germain- l’Auxerrois, à l’emplacement de la colonnade), les 464 députés des trois ordres commencent leurs travaux. Sont présents le jeune roi Louis XIII, qui vient d’être déclaré majeur, et sa mère, Marie de Médicis. Les 140 délégués du clergé sont venus en carrosse, les 132 nobles à cheval, les 192 membres du tiers état (en grande partie magistrats et fonctionnaires) à pied et vêtus de noir. Dès le début de la session, les inégalités de traitement, le mépris affiché par le clergé et la noblesse envers le tiers accu­sent la division des représentants du pays. La question la plus urgente à dé­battre est celle des finances: le déficit est de 3 millions de livres; la «banquière» florentine a largement puisé dans le Tré­sor amassé par Henri IV. Les pâles suc­cesseurs de Sully ont recouru à des expédients: diminution des rentes, aug­mentation des droits de sceau, vente d’offices nouveaux et superflus.

    La noblesse s’oppose à cette vénalité des charges. Elle attaque particulièrement l’impôt annuel qui permet aux titulaires de devenir possesseurs de leur charge, ce qui favorise l’ascension sociale de la bourgeoisie. De son côté, le tiers, seul à payer les impôts, en réclame une répar­tition plus juste; il veut aussi réduire les pensions et bénéfices accordés aux nobles: en quatre années de régence, le nombre des pensions a en effet quadru­plé et représente la moitié du budget.

    En outre, gallicans et ultramontains s’opposent: pour les premiers, apparte­nant en majorité au tiers, la monarchie française tient son pouvoir de Dieu seul, sans l’intermédiaire du pape; pour les autres, membres surtout du clergé, une telle rébellion contre Rome est héréti­que.

     

    Un délégué du clergé, le jeune évêque de Luçon, Armand-Jean de Richelieu, crai­gnant réchauffement des esprits, pro­nonce un discours très habile, mais la reine et son entourage préfèrent mettre un terme aux débats. Les mois de dis­cussions n’ont abouti qu’à mettre en évi­dence le gallicanisme du tiers et à ouvrir les voies du pouvoir au futur cardinal de Richelieu.

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