• Le serment du Jeu de paume

     

     

    Le serment du Jeu de paume

     

     

    La Révolution politique (20 juin 1789)

    Par le serment du Jeu de paume, la nation affirme sa volonté révolutionnai­re en s’engageant de façon solennelle à construire une France nouvelle. Las d’avoir en vain fait appel à leurs collè­gues du clergé et de la noblesse pour procéder en commun à la vérification des pouvoirs, les élus du tiers état s’étaient décidés à commencer leurs tra­vaux à Versailles sans les autres ordres. Le 17 juin 1789, se considérant comme les vrais représentants de la nation, ils prirent le nom d’Assemblée nationale et prouvèrent aussitôt leur autorité en légi­férant en matière de finances. Une partie du clergé vint alors rejoindre PAssem­blée. Mais le roi, inquiet de ces initiati­ves, fit fermer la salle des états, sous prétexte de préparatifs en vue de la pro­chaine «séance royale». En fait, il s’agis­sait d’empêcher le tiers de se réunir.

     

    Le 20 juin, en arrivant devant la salle, les députés trouvèrent la porte gardée par des soldats. Où aller? Ils gagnèrent un local tout proche, celui du Jeu de paume, vaste pièce éclairée par de gran­des fenêtres. Une fois réunis, Mounier leur proposa de jurer de ne pas se sépa­rer avant d’avoir donné une Constitu­tion au royaume. Monté sur une table, Bailly, qui présidait, répéta à haute voix la formule, puis tous les assistants, sauf un, électrisés, clamèrent leur adhésion, sous les applaudissements de la foule massée dans les tribunes. Le lendemain, ils allèrent s’installer dans l’église Saint- Louis, où 148 prêtres et quelques nobles vinrent grossir leurs rangs. Mais ce fut le 23 juin que le tiers montra sa volonté de tenir son serment. Prenant la parole devant l’Assemblée, Louis XVI cassa les décisions du tiers et interdit aux trois ordres de siéger en commun. Il promit pourtant quelques réformes (égalité devant l’impôt, abolition de l’impôt de la taille, des corvées, des lettres de cachet, etc.) et conclut en enjoignant aux repré­sentants de se retirer.

     

     

    Le souverain parti, le marquis de Dreux-Brézé, maître des cérémonies, rappela l’ordre royal. Aussitôt, Mira­beau lui lança la réplique devenue fameuse: «Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous ne quitte­rons nos places que par la force des baïonnettes!» Puis il demanda à l’Assemblée de se proclamer inviolable. Impressionné par cette fermeté, le roi capitula. «Eh bien, dit-il, s’ils ne veulent pas s’en aller, qu’ils restent!» Il ordonna même (27 juin) aux privilégiés des deux autres ordres de se joindre au tiers, en une Chambre unique. Le 8 juillet, celle- ci nomma un comité de Constitution et, le 9, elle prit le nom d’Assemblée consti­tuante. Cette fois, la révolution politique était accomplie, la monarchie absolue avait cessé d’exister.

     

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