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Le sac de Rome Mai 1527
En mai 1527 est commis un véritable crime contre l’humanité et la civilisation: le sac de la Ville étemelle. Cet acte de vandalisme est un épisode de la rivalité entre François Ier et Charles Quint. En 1525, la défaite du roi de France, à Pavie, a alarmé l’Europe; à Cognac, une Sainte Ligue a réuni, autour du Capétien, une partie de l’Angleterre et les Etats italiens, dont Rome. Le pape Clément VII, un Médicis, rêve d’une Italie fermée aux étrangers. La guerre reprend dans la péninsule. L’armée impériale, commandée par l’ex-con- nétable de Bourbon, transfuge des armées françaises et qui a porté dans le camp ennemi ses frustrations et ses ambitions, est entrée dans Milan. Elle est rejointe par les lansquenets allemands commandés par un condottiere, le farouche luthérien Georg von Frunds- berg. Ce dernier a fait une promesse à ses troupes: «J’espère vous faire bientôt tous riches du sac de la superbe Rome.» Les bandes allemandes, espagnoles, italiennes, déferlent vers la Ville éternelle. Rome est un symbole: pour les uns, de la richesse et de la volupté de la Renaissance; pour les autres, de la corruption d’une «Babylone moderne» nourrie des dépouilles du monde chrétien, notamment de celles de «la nation allemande». C’est donc une revanche que cherchent les futurs vainqueurs qui campent, dès le 5 mai 1527, sous le Monte Mario. Ils attaquent le 6. Le Bourbon, auquel l’astrologue Cornélius Agrippa a prédit «une gloire immense», trouve la mort. Huit jours durant, affublés d’ornements pontificaux, de mitres de cardinaux, s’adonnant à des parodies de processions, les soldats se livrent à leurs passions déchaînées: les tombes de la basilique Saint-Pierre sont ouvertes; la chapelle Sixtine est transformée en écurie; le Tibre charrie des cadavres mutilés. Au départ des Impériaux, la peste et la famine sévissent. Réfugié avec les cardinaux au château Saint-Ange, le pape est finalement contraint de se rendre au prince d’Orange, successeur du duc de Bourbon. Les conséquences du sac de Rome sont plus morales que politiques: abandonné par ses alliés, le pape se rapproche de Charles Quint, désireux de se faire pardonner les excès de la soldatesque; Venise sert alors de refuge aux artistes et aux lettrés, dont certains voient dans la ruine de la ville le juste châtiment de ses fautes. L’essentiel demeure dans l’impression d’horreur ressentie par le peuple chrétien: le viol de la Ville éternelle remet en cause des valeurs sûres, telle la notion de «sacré», change la manière de voir le monde, de le concevoir, et semble annoncer pour Rome une nouvelle naissance.
« La guerre du Rif contre Abd el-Krim 1925-1926Le sabordage de la flotte de Toulon 27 novembre 1942 »
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