• Le premier ministère Clemenceau - 1906-1909

     

    Le premier ministère Clemenceau - 1906-1909

    Anarchiste et conservateur

    En 1902, grâce à son attitude lors de l’afTaire Dreyfus, Clemenceau, le «tom­beur de ministères», est élu sénateur du Var; il conserve son siège jusqu’en 1920. Cette tribune lui est fort utile pour faire valoir ses idées — un radicalisme sans failles — et préparer son avenir politique.

    Clemenceau a 65 ans lorsque Ferdinand Sarrien le choisit comme ministre de l’intérieur. Le «premier flic de France», comme il se surnomme lui-même, doit faire face à deux problèmes: celui des inventaires et celui des grèves (mars). Après avoir échoué dans sa politique de conciliation, il emploie la troupe contre les manifestants, suscitant des incidents sanglants. Cette attitude lui vaut de vio­lentes critiques de la part de Jaurès. Mais il succède tout naturellement à Sarrien comme président du Conseil (octobre). Il n’oublie pas qu’il a siégé un jour à l’extrême gauche; il lance une sé­rie de réformes sociales dans la ligne de Waldeck-Rousseau: il institue le congé hebdomadaire obligatoire pour les tra­vailleurs; il crée aussi le ministère du Travail, grande nouveauté pour l’épo­que; il mène enfin une offensive contre les classes favorisées; mais Joseph Cail­la u x, son ministre des Finances, ne par­vient pas à imposer l’impôt sur le revenu. D’un autre côté, il réprime impitoyable­ment la mutinerie des «soldats du 17e» (1907). En 1908, il brise les grèves de Draveil, d’où un nouveau bain de sang. En 1909, il n’hésite pas à révoquer 50 postiers qui se sont mis en grève. Bien qu’ayant naguère attaqué Ferry pour sa politique coloniale, il envoie Lyautey «pacifier» l’Est marocain. Il sait aussi se montrer modéré. En 1907, il préfère s’entendre avec les viticulteurs du Rous­sillon plutôt que de les affronter directe­ment. En politique étrangère, malgré son nationalisme intransigeant, il cherche surtout à éviter la guerre: ainsi, il infor­me le tsar qu’il ne soutiendra pas la Russie dans l’affaire bosniaque (1908). L’année suivante, il signe avec l’Alle­magne l’accord sur le Maroc, qui semble préserver la paix pour une géné­ration. En fait, Clemenceau se trompe lourdement. Les contradictions de la politique de Clemenceau lui valent l’hostilité aussi bien de la gauche, que révolte son attitu­de envers les travailleurs, que de la droi­te, ulcérée par ses attaques contre le capital; aux yeux de Jaurès, c’est un traître à la cause ouvrière; pour les con­servateurs, il est l’homme de l’impôt sur le revenu. Renversé le 20 juillet 1909, son ministè­re a cependant été l’un des plus longs de la IIIe République.

     

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