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Le peintre Louis David
Né à Paris, Jacques-Louis David manifeste vite ses goûts et ses dispositions pour la peinture. Après des études au collège des Quatre-Nations, il entre à l’atelier de Boucher, puis dans celui de Vien. Après plusieurs échecs, il obtient le premier prix de Rome en 1774. Il séjourne dans la Ville éternelle en compagnie de Vien et s’initie à l’art antique auprès des grands peintres italiens de son temps.
De retour à Paris en 1780, il peint Bélisaire, son premier grand tableau, et entre à l’Académie royale de peinture, puis il retourne à Rome où il travaille au Serment des Horaces, montrant ainsi son attachement aux modèles antiques. Son inspiration séduit les révolutionnaires auxquels il se rallie. Il dessine à la plume un Serment du Jeu de paume, puis s’inscrit au club des Jacobins. Elu député de la Montagne en 1792, il vote la mort du roi et défend Marat accusé d’aspirer à la dictature. L’assassinat de ce dernier lui fournit le thème d’un tableau célèbre. David est aussi l’auteur d’un saisissant croquis de la reine Marie-Antoinette conduite à l’échafaud. Robespierre le charge d’organiser les fêtes de la Révolution et, notamment, de l’Etre suprême.
A la Convention, qu’il préside quelque temps, il prononce plusieurs discours sur l’art et passe souvent, auprès de ses confrères, pour un dictateur en matière de peinture.
Après la chute de Robespierre, David est emprisonné au Luxembourg pendant plus d’une année; amnistié et revenu à Paris, il s’enferme dans son atelier pour se faire oublier. Il travaille notamment à son important Enlèvement des Sabines. Le 18-Brumaire en fait un partisan de Bonaparte. Après la victoire de Maren- go, il peint Le Premier consul franchissant le mont Saint-Bernard. C’est à David que Napoléon commande le célèbre tableau du couronnement, achevé en 1808.
A la seconde Restauration, David est exilé comme régicide; il s’établit à Bruxelles. A sa mort, il est inhumé dans la cathédrale de cette ville, Charles X ayant refusé le transfert de son corps en France. David a fortement influencé les peintres de son temps, comme Gros, Gérard, Girodet, mais il sera attaqué par l’école romantique qui préférera, à la froide beauté de sa peinture, l’art plus généreux et moins académique d’un Delacroix.
Napoléon critiqua David en ces termes: «Je viens de voir le portrait que fait de moi David. C'est un portrait si mauvais, tellement rempli de défauts, que je ne l’accepte point et ne veux l’envoyer dans aucune ville, surtout en Italie, où ce serait donner une bien mauvaise idée de notre école.»
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