• Le maréchal Bugeaud

    Le maréchal Bugeaud

    Le vainqueur de l’Isly

    L’«homme à la casquette», Thomas- Robert Bugeaud de la Piconnerie, né le 15 octobre 1784 à Limoges, était Çls d’un propriétaire périgourdin sauvé par Ther­midor. Il entra comme vélite dans la Garde impériale en 1804. Caporal après Austerlitz, sous-lieutenant en 1806, après avoir été blessé en Pologne, il se retrouva lieutenant en Espagne et devint colonel après de longues années face à d’insaisissables guérilleros. Si la premiè­re Restauration lui conserva son emploi, la seconde le lui retira. Rallié à Napo­léon pendant les Cent-Jours, il avait repoussé les Autrichiens dans les Alpes. Il devint alors en Dordogne un rénova­teur de l’agriculture.

    La monarchie de Juillet le rappela au service et le nomma général. En 1832, il fut le sévère gardien de la duchesse de Berry, prisonnière à Blaye, et se ren­dit impopulaire en réprimant énergique­ment l’insurrection parisienne de 1834 (massacre de la rue Transnonain). Député de la circonscription d’Exci- deuil, honni par la droite, exécré par la gauche, il fut hostile à l’implantation française en Algérie, «possession oné­reuse», même au temps où il comman­dait POranie, battait Abd el-Kader et signait avec lui le traité de la Tafna (1837). Quand le traité fut violé, Bugeaud, rentré en France, changea d’avis. Il déclara à la Chambre: «L’abandon, la France officielle n’en veut pas. Il ne reste donc, selon moi, que la domination, la soumission du pays.» Nommé gouverneur général et respon­sable de toute l’Algérie (1840-1847), il «se fit nomade pour chasser le noma­de». Il réorganisa l’armée pour la rendre apte à une guerre de mouvement dans un pays sans routes contre un adversaire fuyant. Il créa de petites colonnes mobi­les et développa les unités indigènes. Impitoyables, ses colonnes obligèrent Abd el-Kader à fuir au Maroc. Bugeaud l’y poursuivit, remportant la victoire de l’Isly (1844) qui lui valut d’être fait maréchal et duc d’Isly.

     

    Son adaptation de l’armée aux condi­tions du pays fut pour beaucoup dans une popularité à laquelle il n’était pas habitué. Appliquant sa devise Ense et aratro, le «père Bugeaud» prôna sans grand succès des colonies de soldats laboureurs. Ses idées de colonisation militaire lui valurent de nombreuses cri­tiques de la part de députés et de militai­res — tel Lamoricière — favorables à la mise en valeur du pays par de grandes compagnies concessionnaires. Ces atta­ques ne furent pas étrangères à son rap­pel quelques mois avant la reddition d’Abd el-Kader en 1847.

     

    A son retour en France, le duc d’Isly fut un des hommes forts de la tendance la plus conservatrice. Commandant l’ar­mée de Paris, il ne put sauver le trône de Louis-Philippe et mourut du choléra le 10 juin 1849.

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