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Le général Sarrail à Salonique
Le «premier camp d'internement» allemand ?
Le 9 septembre 1915, sur le Front oriental la grande offensive de Below et d’Eichhorn contre la Russie vient de commencer. Mais les Occidentaux sont surtout préoccupés par la situation en Serbie, l’attitude bulgare et les hostilités turques. Le 25 août, le ministre de Serbie à Athènes a demandé à la Grèce d’appliquer, en cas d’attaque bulgare, le traité d’assistance mutuelle de 1913; la réponse de Venizélos est dilatoire. Le 28, on signale l’arrivée à Sofia du duc Albert de Mecklembourg. Le 1er septembre, la Serbie accepte difficilement un projet allié de cessions territoriales à la Bulgarie. Les puissances de l’Entente se concertent. Le 8 septembre, à la conférence de Chantilly, Joffre et French fixent les modalités de la coopération britannique. Le 11, la conférence interalliée de Calais réunit Kitchener, French, Wilson, Joffre, Sarrail et Millerand. Mais Joffre est farouchement opposé à une offensive en Orient.
Pourtant, après une dernière tentative alliée auprès de la Bulgarie, le 14 septembre, le général Sarrail, ancien commandant de la IIe armée dans le secteur de Verdun, est chargé, le 15, d’étudier un plan pour la rive asiatique des Dardanelles. Le 16, Mackensen prend la direction des forces austro-allemandes contre la Serbie. Le 19, la Bulgarie mobilise partiellement. Sur la demande de Venizélos, la France promet de débarquer des troupes à Salonique; sa décision est approuvée le 24 par le Royaume-Uni. Le 28, sir Edward Grey déllnit la politique britannique dans les Balkans.
Enfin, le 30, les Britanniques mettent en branle un débarquement à Salonique; ils sont suivis, le 5 octobre, par les premières troupes françaises. Bien vite, la Bulgarie s’engage ouvertement aux côtés des puissances centrales, tandis que la Grèce fait marche arrière et se détache de la Serbie. Du point de vue tactique, il ne reste plus qu’à se replier. Mais des raisons psychologiques vont conduire à renforcer les troupes franco-britanniques, auxquelles s’ajoutent des forces italiennes et russes.
Devant le revirement de Constantin, Sarrail fait débarquer des fusiliers marins au Pirée. Mais il se heurte, en décembre 1916, à l’hostilité des Athéniens et à la campagne menée contre lui par la droite française et les amis de Joffre. Les forces de l’Entente s’emparent de Monastir en novembre mais, pour le reste, demeurent sur leurs positions.
La démission de Joffre et le soutien de Briand laissent les mains libres à Sarrail; Constantin Ier abdique en juin 1917 et la Grèce entre en guerre aux côtés des Alliés . Mais ceux-ci remettent en cause la personnalité de Sarrail qui est rappelé à Paris à la fin de l’année. Les Allemands, ironiques, surnomment Salonique leur «premier camp d’internement».
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