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Le général Jean-Victor Moreau - 1763-1813
«Un faible», dira de lui l’exilé de Sainte- Hélène. Ce «faible» a pourtant accumulé les victoires. Général de brigade à 30 ans, Jean-Victor Moreau, né à Morlaix le 14 février 1763, est réputé pour ses dons de tacticien. Il contribue à la conquête de la Hollande, menée par Piche- gru, puis reçoit en 1796 le commandement de l’armée Rhin-et-Moselle avec ordre de marcher sur Vienne. Il bat les Autrichiens, mais les revers subis par Jourdan le forcent à opérer à travers la Forêt-Noire une retraite qui deviendra fameuse. L’année suivante, il reprend le fort de Kehl et se voit arrêté dans ses succès par les préliminaires de paix de Leoben. Par amitié pour Pichegru, il tarde à transmettre au Directoire des dossiers compromettants pour son ancien chef (alors en tractations avec les Bourbons) et tombe en disgrâce. Mais le pays, menacé par la seconde coalition, a besoin de défenseurs et, en 1799, Moreau est envoyé combattre les Austro-Russes en Italie. Après la mort de Joubert, tué à Novi, il exécute de nouveau une retraite savante pour sauver son armée. Rentré en France, il aide Bonaparte au 18-Brumaire et reçoit, en 1800, le commandement de l’armée du Rhin. Après plusieurs combats heureux, il écrase l’archiduc Jean à Hohenlinden et fonce sur Vienne. De nouveau, il est arrêté dans son élan par la paix de Lunéville. Revenu en France, il tient table ouverte dans son hôtel de la rue d’Anjou et en son château de Grosbois. Sa popularité déplaît à Bonaparte qui semble jaloux des lauriers de Hohenlinden. De son côté, poussé par sa femme et par son ambitieuse belle-mère, Mme Hulot, Moreau s’aigrit contre le Premier consul. Au début de 1804, il accepte de rencontrer à Paris Pichegru, arrivé d’Angleterre et qui conspire avec Cadoudal. Mais l’affaire est éventée et, le 14 février, Moreau, arrêté à Grosbois, est incarcéré au Temple. Bien que niant toute participation au complot, il passe en jugement en même temps que Cadoudal (à cette date, Pichegru s’est suicidé). Dédaigneux, il repousse toute idée de trahison, déclare qu’il a gagné plus de trente batailles et sauvé deux armées, mais se voit condamner à deux ans de prison pour cause de non- dénonciation de malfaiteurs. Napoléon commuera cette peine en exil. Le général part alors pour les Etats- Unis. En 1813, le tsar Alexandre Ier, désireux d’avoir des conseillers militaires contre Napoléon, fait appel à Moreau. Celui-ci arrive et participe à la bataille de Dresde, au cours de laquelle un boulet français lui emporte les deux jambes (26/27 août 1813). Transporté en Bohême, il expire à Lahn le 2 septembre. Plus tard, Louis XVIII, jugeant (à tort) qu’il était mort pour la cause monarchique, le nommera maréchal à titre posthume.
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