• Le Front populaire

    Le Front populaire

    Le temps de l'espoir

    En 1932, le cartel des gauches remporte les élections législatives. Mais, bien vite, les vainqueurs connaissent des dissen­sions: les scandales politico-financiers se multiplient et les extrémistes des deux bords se regroupent. Le 6 février 1934, excitée par l’extrême droite, la foule fail­lit envahir le Palais-Bourbon et abattre le régime; le 12, la gauche réplique par la grève générale. Le radical Gaston Doumergue est alors chargé de former un gouvernement d’Union nationale; mais il échoue devant la méfiance de la gauche. Les grands problèmes sociaux persistant, les démonstrations de l’ex­trême droite amènent l’ensemble des partis ouvriers à rechercher l’union; celle-ci est réalisée le 14 juillet 1935 par la fondation d’un Front commun grou­pant notamment les socialistes, les com­munistes et les radicaux; il se nomme Front populaire, s’inspirant du Frente popular qui gouverne alors l’Espagne. Cette coalition triomphe aux élections législatives de 1936, qui ont lieu au dé­but de mai. Mais, dès le début juin, un million et demi de travailleurs, impa­tients de voir s’accomplir des réformes, se mettent en grève. Léon Blum, chef socialiste du gouvernement, et Roger Salengro, ministre de l’intérieur, organi­sent une rencontre sous l’arbitrage du gouvernement entre la C.G.T. et les re­présentants du patronat (7 juin). Celle-ci aboutit à une entente connue sous le nom d’«accords Matignon»; elle prévoit la signature de conventions collectives, l’élection de délégués ouvriers, ainsi que des augmentations de salaires. Des lois confirment les deux premiers points, ainsi que la semaine de quarante heures et les congés payés.

    Peu avant, Léon Blum a formé un gou­vernement socialo-radical (4 juin). Les communistes, tout en apportant leur soutien, préfèrent rester en dehors du cabinet. C’est le premier gouvernement de la IIIe République qui soit dirigé par un socialiste. Mais, bientôt, de nouvelles tendances centrifuges se manifestent: les socialistes insistent sur l’aspect social du program­me, tandis que les radicaux préconisent une politique économique traditionnelle. Les communistes ont les coudées fran­ches pour critiquer le gouvernement: la non-intervention dans la guerre d’Es­pagne leur en donne l’occasion.

    D’autre part, les mesures économiques comme la dévaluation du franc et les nationalisations ne parviennent ni à juguler la crise, ni à calmer les troubles sociaux: grèves, occupations d’usines, affrontements entre militants extrémis­tes se succèdent; une certaine presse se répand en calomnies; elle causera le sui­cide de Salengro. Léon Blum se voit contraint de demander les pleins pou­voirs; mais l’opposition du Sénat entraî­ne sa démission le 21 juin 1937. Après un bref intermède Chautemps, le cabinet Daladier, formé le 11 avril 1938, met définitivement fin au Front populaire

     

     

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