• Le duc de Morny - 1811-1865

    Le duc de Morny - 1811-1865

    Le grand seigneur du second Empire

    Le duc de Morny est l’une des figures les plus marquantes de la politique, des affaires et de la vie mondaine du second Empire; il en défraye la chronique par sa richesse, son cynisme et son manque total de moralité. Né en 1811, fils naturel de la reine Hor­tense et du comte de Flahaut, il est le demi-frère de Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III. Son père est lui-même le fils illégitime de Tal­leyrand; ce dernier remarque rapide­ment les qualités du jeune Morny dont il dit: «Ce petit bonhomme sera ministre un jour.» Après des études brillantes, Morny embrasse la carrière militaire. Il se distingue pendant la conquête de PAlgérie, puis prend son congé en 1838. Il se tourne alors vers l’industrie et achè­te une grande sucrerie de la région de Clermont-Ferrand. Ses rapides succès le font remarquer par des hommes d’affai­res qui le mettent à la tête d’entreprises plus importantes. Il est élu député du Puy-de-Dôme en 1842. Conservateur, il soutient la politique de Guizot, mais entrevoit clairement la gravité de la question sociale; il en parle dans un arti­cle de La Revue des Deux Mondes en janvier 1848- Morny n’entre dans l’entourage de son demi-frère que lorsque celui-ci est élu président de la République. Le duc est sans doute l’artisan le plus déterminé et le plus efficace du coup d’Etat du 2 dé­cembre 1851. Aussitôt installé au minis­tère de l’intérieur, il est le seul à garder son sang-froid devant l’insurrection qu’il mate brutalement. En outre, il fait arrê­ter ou disperser les membres opposants de l’Assemblée nationale pour, dit-il, «les sauver de leur propre courage». Plus que tout autre, Morny comprend que les hommes d’affaires, industriels, commerçants, financiers, seront les meilleurs soutiens du régime. Il engage les préfets à choisir parmi ceux-ci les candidats au Corps législatif. Il démis­sionne du ministère en 1852, désapprou­vant la confiscation des biens de la famille d’Orléans, qu’il estimait fort. Réélu député, il préside le Corps législa­tif de 1854 à 1856, puis, nommé ambas­sadeur en Russie, il y représente l’Empire avec éclat (1856-1857). Morny profite de sa position pour exploiter toutes sortes d’entreprises. Il est un des plus grands brasseurs d’affai­res de son temps. Son nom est associé aux chemins de fer, aux mines, aux sociétés de crédit et à de multiples con­seils d’administration. A partir de 1860, il engage Napoléon III à faire évoluer l’Empire vers plus de démocratie et favorise le ralliement d’Emile Ollivier. Sa mort prématurée, en 1865, pèse sans doute fort lourd dans le destin du régi­me, en privant Napoléon III d’un con­seiller perspicace.

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