• La victoire de Valmy - 20 septembre 1792

     

    La victoire de Valmy - 20 septembre 1792

    Les Thermopyles de la France

    Après la fuite de la famille royale à Varennes en 1791, certains révolution­naires parlent de destituer Louis XVI et Marie-Antoinette. L’empereur d’Autri­che, Léopold II, s’en inquiète et signe avec la Prusse la déclaration de Pillnitz; celle-ci prétend interdire aux Français de contester le pouvoir et l’autorité du roi. Pareille ingérence dans les affaires intérieures du pays indigne l’Assemblée législative qui songe peu à peu à y ré­pondre par la guerre. Au début de mars 1792, Léopold II meurt. Son fils et successeur, François lance un double ultimatum: les «prin­ces possessionnés d’Alsace», c’est-à-dire les princes allemands ayant des terres sur la rive gauche du Rhin, devront recouvrer leurs droits féodaux abolis par la Révolution française; d’autre part, le comtat Venaissin, possession du Saint-Siège annexée par la France après référendum populaire, devra être rendu au pape. En avril 1792, l’Assemblée législative refuse et déclare la guerre à l’Autriche et à la Prusse. Mais l’armée française, dé­sorganisée, doit reculer en Belgique. En août, cependant, la levée massive d’une armée de jeunes recrues, mal entraînée certes, mais enthousiaste, permet à la France de se ressaisir. Dumouriez et Kellermann, qui la commandent, déci­dent d’arrêter l’invasion du pays dans les défilés de l’Argonne, qui, disent-ils, devront être «les Thermopyles de la France». C’est là, près du village de Valmy, qu’a lieu la bataille décisive. Les deux généraux veulent attirer les armées austro-prussiennes dans les défi­lés et disposer leurs propres troupes sur les hauteurs. Un duel d’artillerie intense, plusieurs fois répété, s’engage; les Fran­çais chargent alors vigoureusement. Avec leurs 100000 hommes, Autri­chiens et Prussiens pensent réduire faci­lement leurs adversaires, inférieurs en nombre. Mais la jeune armée révolution­naire, animée d’un ardent patriotisme, ne cède pas un pouce de terrain, en dépit de la canonnade allemande. Le 20 sep­tembre 1792, le duc de Brunswick, chef des armées coalisées, décide la retraite. Le succès de Valmy va encourager la France et renforcer le prestige de la Ré­volution française, ainsi que l’unité inté­rieure. En effet, le duc de Chartres, futur roi Louis-Philippe Ier, était parmi les combattants, sous l’étendard tricolore. Pour sa part, le grand poète allemand Goethe écrira, parlant des soldats de Valmy: «Ils pourront dire avec fierté: «J’y étais.»

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