• La naissance de la Résistance

    La naissance de la Résistance

    «Où je meurs renaît la patrie» (Aragon)

    Le 14 juillet 1940 — jour symbolique —, le général de Gaulle passe en revue, pour la première fois, les «Français libres» rassemblés sur le sol britannique. Ils ne sont guère plus de 300, y compris les pêcheurs de Hle de Sein, mais ils for­ment la pierre angulaire de la «Résistan­ce extérieure».

    En fait, «Résistance intérieure» et «Ré­sistance extérieure» sont complémentai­res. Mais toutes deux seront longues à se développer. Lorsque, le 14 juin, les troupes allemandes pénètrent dans la capitale, les Parisiens sont atterrés: ils ne peuvent croire à une défaite aussi soudaine. Mais la propagande, pétainis- te et allemande, achèvera de dérouter un peuple démoralisé; la France est la victi­me de mauvais dirigeants et de généraux incapables. Le mieux est donc de coexis­ter avec l’ancien ennemi et même de col­laborer avec lui. A cette époque, même L’Humanité invite les ouvriers français à fraterniser avec les occupants. 11 faut dire que l’URSS et l’Allemagne ne sont pas encore en guerre.

    Pourtant, au moment où Paul Reynaud le nomme sous-secrétaire d’Etat à la Dé­fense, le général de Gaulle affirme: «Si la guerre de 1940 est perdue, nous pou­vons en gagner une autre.» Son départ pour l’Angleterre, le 17 juin, au lende­main du changement de régime, et l’appel du 18 juin restent dans le droit fil de cette déclaration.

    Au début, sur le sol français, la Résis­tance est le fait d’individus isolés: ainsi, une veuve, Mme Blain, fabrique de faux papiers d’identité. Il existe en outre des groupuscules encore mal organisés et sans ressources. Dès la fin juin, ces patriotes étudient le moyen de faire pas­ser des informations militaires aux Bri­tanniques, par l’Espagne ou la Suisse. Un des premiers réseaux est celui du «Musée de l’Homme», qui réunit des personnalités aussi diverses que Boris Vildé, Anatole Lewitsky, Claude Aveli­ne, Jean Cassou, Paul Rivet ou Germai­ne Tillon.

     

    Puis, peu à peu, surgissent les grands mouvements, comme «Libération-Sud», «Combat», «Franc-Tireur», au sud; «Libération-Nord», «Front national», O.C.M. («Organisation civile et militai­re»), C.D.L.L. et C.D.L.R. au nord. Mais ils ne se développeront guère avant la fin de l’année, voire 1941. On colle des papillons sur les murs, on publie des feuilles clandestines. Parfois même, on entre dans la Résistance par hasard: pour avoir hébergé un évadé ou un parachuté, pour avoir caché des armes ou distribué des tracts.

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