• La France entre en guerre - 3 août 1914

    La France entre en guerre - 3 août 1914

    «On la tient, la revanche !»

    Paris, samedi 1er août: comme la veille, la foule stationne devant les mairies et les bureaux des grands journaux. Gare de l’Est, les troupes régulières montent dans les trains en partance pour la fron­tière. Vers 16 h 15, le tocsin retentit; on colle à l’extérieur des bureaux de poste des papillons jaunes annonçant la mobi­lisation; un peu plus tard, les affiches officielles sont apposées. Le premier jour de la mobilisation est le dimanche août 1914. De longues années de tension, dans une Europe divisée en deux camps, ont abouti à ce drame, dernier acte d’un processus implacable qui commence le 28 juin 1914; ce jour-là, à Sarajevo, en Bosnie, l’archiduc héritier d’Autriche est assassiné par un nationaliste bosniaque armé en Serbie. L’Autriche-Hongrie veut saisir cette occasion de régler son compte à cette Serbie, foyer d’une agita­tion slave qui menace son Empire; elle est soutenue par l’Allemagne, son alliée. Devant la crise menaçante qui risque de mettre aux prises l’Autriche-Hongrie et la Russie, protectrice des Serbes, la France pense surtout à resserrer son alliance avec le tsar. Cette politique est servie par Poincaré, président de la Ré­publique, et par Maurice Paléologue, ambassadeur de France à Petrograd; elle rencontre l’opposition de Joseph Caillaux, l’homme du traité franco- allemand de 1911. Mais, au moment dé­cisif, un incident d’ordre privé écarte ce dernier du pouvoir. Du 20 au 23 juillet, Poincaré fait une visite officielle en Rus­sie, où il s’efforce de réchauffer l’ardeur du tsar, le faible et hésitant Nicolas II. Le 29 juillet, le bombardement de Bel­grade par les Autrichiens provoque la mobilisation générale russe; celle-ci entraîne celle de l’Allemagne dont les armées ne peuvent agir à l’est qu’après avoir abattu la France. Celle-ci, de son côté, n’ose s’opposer aux mesures mili­taires de son alliée. L’affrontement franco-allemand semble donc imminent et les nationalistes se dé­chaînent à Paris comme à Berlin. Le lea­der socialiste Jaurès lui-même, défen­seur acharné de la paix, n’a plus de prise sur les événements; il est d’ailleurs assassiné par un exalté, excité par la presse chauvine.

     

    L’Allemagne s’adresse au Quai d’Or­say: si la France veut rester neutre, qu’elle cède en garantie les places de Toul et de Verdun; Viviani, Premier ministre, refuse de s’engager et décrète la mobilisation générale. A Paris, toute vie civile a cessé; la ville est pavoisée comme pour un 14 Juillet. Le lundi 3 août à 17 heures, l’ambassa­deur d’Allemagne von Schôn remet à Viviani la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France. Le mardi 4 août, les trains de mobilisés quittent la capitale «sous des fleurs et des cris». La parole est désormais aux militaires.

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