• La Commission des monuments historiques - 1837

    La Commission des monuments historiques - 1837

    Le sauvetage du patrimoine national

     

    Jusqu’au XIXe siècle, on se soucie peu de préserver les témoignages des épo­ques précédentes. Les monuments civils et religieux de PAncien Régime ont subi les outrages du temps et les effets de la fureur révolutionnaire. Châteaux et égli­ses se délabrent lorsqu’ils ont échappé au pic des démolisseurs. Alarmée par les dévastations révolutionnaires, la Con­vention a voté en 1794 une loi de sauve­garde des édifices publics, mais celle-ci n’a guère été appliquée et ce n’est que sous la Restauration que change l’état d’esprit à l’égard des vestiges du passé. Héritée de la Révolution, la conception du patrimoine national mûrit. Les romantiques remettent à l’honneur l’époque médiévale, longtemps considé­rée comme barbare, et s’inquiètent des dommages que subissent ses monu­ments: «Il faut qu’un cri universel appel­le enfin la nouvelle France au secours de l’ancienne. Tous les genres de profana­tion, de dégradation et de ruine, mena­cent à la fois le peu qui nous reste de ces admirables monuments auxquels s’atta­chent la mémoire des rois et la tradition du peuple», s’indigne Victor Hugo. «Il faut arrêter le marteau qui mutile la face du pays. Une loi suffirait; qu’on la fas­se», poursuit-il. Une action réelle est entreprise sous la monarchie de Juillet. Louis-Philippe veut réconcilier la France avec son pas­sé; il se veut l’héritier de la Révolution comme de PAncien Régime. L’entrée au gouvernement d’historiens tels que Gui­zot est décisive. Le 23 octobre 1830, le ministre de l’intérieur crée le poste d’ins­pecteur général des monuments histori­ques, attribué à Vitet, auquel succédera Prosper Mérimée. L’inspecteur est char­gé d’établir un inventaire des monu­ments et d’étudier les moyens d’assurer leur conservation. En 1835, Guizot crée le «Comité des monuments inédits de la littérature, de la philosophie, des scien­ces et des arts considérés dans leurs rap­ports avec l’histoire générale de la Fran­ce»; Hugo, Vitet et Mérimée y partici­pent. La Commission des monuments histori­ques naît en 1837. Elle classe tous les édifices présentant un intérêt suffisant pour être placés sous la protection du gouvernement et statue sur les subven­tions à accorder. Le budget dont elle dispose décuple de 1831 à 1848. Grâce à la diligence de Mérimée, il permet le sauvetage et la restauration d’innombra­bles monuments parmi lesquels les égli­ses de Saint-Savin, Poitiers, Vézelay, Notre-Dame, la maison de Jacques Cœur et les remparts d’Avignon. On a reproché à la Commission de s’être livrée à des restaurations excessives ou d’avoir reconstitué arbitrairement. Au­jourd’hui, on se contente de dégager et d’entretenir. En 1952, on comptait 11 500 monuments classés.

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