• La Charbonnerie en France - 1821-1822

     

    La Charbonnerie en France - 1821-1822

    Au nom de la liberté

    Après l’échec de la conspiration du 19 août 1820, certains comploteurs s’éloi­gnent de Paris par précaution. Deux jeunes gens, Joubert et Dugied, partent pour Naples où ils entrent en contact avec la société secrète de la Carbonaria, qui réunit des partisans de l’indépendan­ce italienne. La structure de cette orga­nisation les séduit; ils en ramènent les statuts en France. Le 1er mai 1821, avec un petit groupe d’amis, ils fondent la Charbonnerie française.

    Le but de cette société secrète est de renverser les Bourbons, imposés par l’étranger, pour que la France puisse enfin se donner le gouvernement de son choix. Ce programme vague permet de cristalliser les mécontentements divers sur un mot d’ordre: liberté. L’organisa­tion est cloisonnée en cellules de vingt membres, les «ventes», pour prévenir les infiltrations policières. Les «ventes» sont hiérarchisées; au sommet de la pyramide, la «vente» centrale réunit les dirigeants. Le «charbonnier» s’engage à obéir à ses chefs et à préserver rigoureu­sement les secrets de l’organisation. Il cotise mensuellement et tient toujours prêt un fusil et 50 cartouches.

     

    Le mouvement se propage rapidement dans la France entière. «Le besoin de conspirer était si vif dans tous les cœurs que les néophytes recevaient avec bon­heur les propositions qui leur étaient fai­tes», écrit un carbonaro. Des jeunes gens instruits, des membres de profes­sions libérales, d’anciens soldats, dont beaucoup de bonapartistes en demi- solde, entrent dans la Charbonnerie. L’organisation recrute parmi les militai­res d’active, mais elle ne touche guère que les sous-officiers. Elle demeure, en outre, coupée du peuple. Ses effectifs ne dépassent sans doute pas 10000 mem­bres. Présidée par Bazard, la «vente suprême» s’est ouverte aux grandes figures de l’opposition libérale: La Fayette, Dupont de l’Eure, Voyer d’Argenson, Bûchez, Kœchlin.Les conspirateurs comptent renverser le régime en soulevant les troupes. Le 31 décembre 1821, un premier coup de force échoue à Belfort; en février 1822, une autre conspiration est déjouée à Saumur. La répression s’abat: démas­qués par des provocations policières, plusieurs «charbonniers» sont exécutés. En septembre 1822, une dernière tenta­tive d’insurrection dans l’Ouest s’achève par l’épisode tragique des quatre ser­gents de La Rochelle. Dès lors, le mou­vement se décompose: les notables de la «vente suprême» ne s’étant pas compro­mis, ils perdent leur crédit face à la base et retournent à l’opposition parlementai­re. La Restauration a surmonté l’épreu­ve, mais elle s’est engagée plus avant sur la voie de la réaction qui la mènera plus tard à sa perte.

    « Abbé SIEYES - 1748-1836Marcel Cachin - 1869-1958 »

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  • Commentaires

    1
    Marie
    Dimanche 10 Novembre 2019 à 22:41

    Pouvez-vous indiquer les références de la photographie ( source , date , auteur ) et si elle est libre de droit?

    Merci , cordialement , M.L. 

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