• L’«Institution chrétienne» 1536

    L’«Institution chrétienne» 1536

    «Pour instruire à la vraie piété»

     

    L'Institution chrétienne paraît en mars 1536, à Bâle, chez Thomas Platter et Balthazar Lasius, en latin. C’est un petit in-octavo de 520 pages, auquel Calvin assigne un double but: donner aux fidèles, dont le nombre s’accroît, un traité de philosophie chré­tienne qui distingue la doctrine protes­tante et en constitue l’armature; défendre les réformés en montrant la dignité de leur caractère et la légitimité de leur foi: leur croyance est celle de l’Ecriture; ils sont dans la vérité de l’Evangile. François Ier, auquel est dédié l’ouvrage, ne doit pas les persécuter mais les proté­ger, se rallier à eux dans le mystère de la vraie foi: tel est le sens de la préface du août 1535. L’ouvrage traite successivement du Décalogue, de la foi résumée dans le Sym­bole des Apôtres, de la prière, dont l’oraison dominicale fournit le type par­fait, des sacrements du baptême et de la Sainte Cène. Sont étudiés, en plus, les «faux sacrements» que l’Eglise romaine a ajoutés aux deux primitifs. Le dernier chapitre s’occupe de la liberté chrétien­ne, du pouvoir ecclésiastique et de l’administration civile. L'Institution chrétienne révèle la double formation de son auteur: la systéma­tique scolastique, qui prend la forme juridique d’une pensée tournée vers l’action; l’humanisme critique, qui remet en cause les institutions et pose le pro­blème du pouvoir. Calvin affirme avec vigueur et détermination les deux princi­pes fondamentaux de la Réforme: le Sola fide, poussé jusqu’à la prédestina­tion; le Sola scriptura, qui fonde une Eglise visible bannissant toute imagerie religieuse et qui refuse la présence réelle. Au centre de l’Eglise demeure le Christ, dont le sacerdoce est annoncé dans PAncien Testament. A sa base prennent place la communauté des fidèles et les pasteurs qui servent le «troupeau» par la prédication et la prise en charge des sacrements. En liaison avec PEglise agit l’autorité politique, basée sur les devoirs du chrétien envers l’Etat; ces devoirs ne découlent pas de nécessités opportunis­tes mais d’une obligation purement reli­gieuse. Le catéchisme de 1538, véritable quin­tessence de l’Institution chrétienne, reprend le problème des rapports de l’Eglise et de l’Etat, sujet non abordé par les catéchismes de Luther; on y trouve le trait le plus original de la pensée calvi­niste. En 1541, après le séjour du réformateur à Strasbourg, paraît l’édition française de l’Institution chrétienne. Le nombre des chapitres a passé de six à dix-sept; les éditions de 1559 et de 1560 compte­ront quatre livres; répandues largement en France, elles vont établir solidement la doctrine sans rien changer d’essentiel au texte de 1541, percutant et positif.

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