• L’Aéropostale

    L’Aéropostale

    Une chevalerie des temps modernes

    L’Aéropostale, qui devait s’identifier à l’exploitation des lignes aériennes de l’Afrique occidentale et de l’Atlantique Sud, dérive de la Société générale d’entreprises aéronautiques fondée en 1919 par Pierre Latécoère et dirigée de main de maître par un homme froid, taciturne, mais remarquable organisa­teur et expert dans la connaissance des hommes: Didier Daurat. Les débuts de la compagnie commerciale sont modes­tes: le transport du courrier sur la ligne Toulouse-Alicante-Casablanca avec du matériel militaire né de la guerre et à peine transformé, comme les «Breguet XIV». Les sacs sont empilés dans la carlingue dont on a enlevé le berceau de mitrailleuse. En mars 1919, le premier service postal France-Maroc est organi­sé. Grâce au courage, à la ténacité de jeunes pilotes, la ligne progresse vers le sud et la liaison Casablanca-Dakar est assurée régulièrement à partir de 1925 au-dessus du désert de Mauritanie, hos­tile, parcouru par de farouches noma­des, sans pitié envers les aviateurs con­traints, comme Reine et Serre, à des atterrissages forcés. En 1927, les lignes aériennes Latécoère, devenues Compagnie générale aéropos­tale avec l’aide financière du groupe Marcel Bouilloux-Lafont, s’attaquent à l'Amérique du Sud et créent un service régulier sur la ligne Natal-Rio de Janei­ro et bientôt Buenos Aires. Mais deux difficultés subsistent: la traversée de l’Atlantique Sud et le franchissement de la cordillère des Andes, dont les cols dé­passent le plafond des avions de l’épo­que. Un homme d’exception va réussir à éliminer ces deux obstacles: Jean Mer- moz. En mars 1929, après avoir franchi les Andes, à la faveur d’ascendances favorables, il inaugure la liaison Buenos Aires-Santiago. Un an plus tard, il réus­sit la traversée de l’Atlantique Sud sans escale, le 12 mai 1930, sur l’hydravion Latécoère «Laté-28», dans le sens est- ouest. Il doit cependant attendre trois ans pour effectuer, le 15 mai 1933, le même exploit en sens inverse sur le tri­moteur Arc-en-Ciel. Dès lors, la liaison postale Toulouse- Santiago est assurée régulièrement de jour comme de nuit, avec le transport éventuel de quelques passagers. Mais le succès ne va pas sans de grosses diffi­cultés financières aggravées par la crise mondiale. En 1933, l’Aéropostale doit fusionner avec trois autres compagnies françaises pour donner naissance à Air France, qui rachète toutes les actions et reçoit ainsi un remarquable réseau, ré­sultat des efforts de toute une génération de pilotes enthousiastes comme Reine, Guillaumet, Saint-Exupéry et Mermoz; ce dernier disparaîtra, le 6 décembre 1936, entre Natal et Dakar, à bord de l’hydravion Croix-du-Sud.

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