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Georges Guynemer
L'as des as
L'an 1914, à la veille de la guerre, Georges Guynemer se prépare à Polytechnique. Mais le conflit éclate et va changer toute la destinée du jeune homme; celui- ci, âgé de 19 ans à peine (il est né un 24 décembre), décide de renoncer provisoirement à ses études pour servir sa patrie. Sa «frêle constitution» le fait refuser par le conseil de révision. Mais il ne s’avoue pas battu: après un second ajournement, il parvient, le 23 novembre, à entrer à l’Ecole de mécaniciens d’aviation de Pau, où l’on est plus souple. Guynemer a le pied à l’étrier; il arrive à se faire muter à l’Ecole de pilotage. En avril 1915, il obtient son brevet et, en juin, se voit affecter à l’escadrille N° 3 (Morane-Saulnier), commandée par le capitaine Brocard. En juillet, il remporte sa première victoire... et ses galons de sergent sur le front champenois, où il est décoré de la médaille militaire. En décembre 1915, il est proposé pour la Légion d’honneur... qu’il obtient en juin 1917. En 1916, il est promu au grade de sous-lieutenant, puis à celui de lieutenant. Il est capitaine à 22 ans. Lorsqu’il disparaît au-dessus de Poelkapelle, en Belgique, il est Croix de guerre avec vingt et une citations.
C’est qu’il s’est toujours engagé à fond: vers le milieu de 1916, le commandant de Rose, son nouveau chef, l’envoie sur le front de la Somme. En 350 heures de vol, il compte onze victoires. Son Spad VII capote, mais sa réputation est telle que les soldats s’arrachent les débris de son avion comme autant de fétiches. Il est blessé à deux reprises et abattu sept fois.
Guynemer est un as et un risque tout plus qu’un spécialiste de l’aviation. Il néglige souvent sa propre sécurité. Il livre 600 combats et remporte 53 ou 54 victoires homologuées; en fait, on lui en attribue 80. Le 25 mai 1917, il descend quatre avions ennemis, dont deux en une minute. Son escadrille des «Cigognes» est basée à Saint-Pol-sur-Mer. Trois semaines avant sa mort, il remporte encore quatre victoires en trois jours aux commandes de son Spad XIII, le «Vieux Charles».
Le 11 septembre, alors qu’il survole les Flandres en mission de reconnaissance, il disparaît peu après avoir poursuivi un avion allemand. On suppose qu’il s’est abattu, touché d’une balle à la tête, au nord-est du cimetière de Poelkapelle, dans le secteur d’Ypres. Chaque année, à pareille époque, sa dernière citation est lue sur toutes les bases de l’armée de l’air. La Chambre des députés, unanime, a décidé d’inscrire son nom au Panthéon
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