• François Rude

    Une inspiration neuve

     François Rude voit le jour à Dijon le 4 janvier 1784. Il doit embrasser très jeune la profession de son père, un poêlier-fumiste, qu’il aide dans l’atelier familial. Vers l’âge de 16 ans, attiré par les arts, Rude obtient de suivre les cours de l’Ecole des beaux-arts de Dijon. Il est l’élève de Devosge qui lui fait découvrir l’art antique. D’évidentes dispositions pour la sculpture lui valent d’entrer, en 1807, dans l’atelier parisien du très aca­démique Cartellier. En 1809, il obtient le second grand prix et, trois ans plus tard, le premier grand prix de Rome. Les cir­constances politiques l’empêchent de rejoindre la Villa Médicis et l’artiste reste en France où son travail séduit le directeur des'musées impériaux qui lui confie quelques commandes.

     Ses opinions bonapartistes obligent Rude à s’exiler à Bruxelles après les Cent-Jours. Commencent des années difficiles pendant lesquelles il doit par­fois sacrifier son art à des besognes ali­mentaires. Toutefois, grâce à l’appui de David, exilé également, il obtient quel­ques commandes officielles parmi les­quelles un buste du roi Guillaume et des bas-reliefs pour le château de Tervuren. Le sculpteur rentre en France en 1827. Son Mercure rattachant sa talonnière (1828) éveille l’intérêt du public. La manière de l’artiste évolue et il se dé­tache peu à peu de l’académisme. En 1833, il expose un Petit Pêcheur napoli­tain jouant avec une tortue qui rompt avec la tradition par la grâce d’une pose inhabituelle Le gouvernement confie bientôt à Rude la réalisation du haut-relief de la façade orientale de l’Arc de triomphe. Pour ce Départ des volontaires de 1792, l’artiste trouve une veine nouvelle, d’une fougue toute romantique. «Toutes les lois tradi­tionnelles de la plastique et de l’art du relief éclatent devant cette hardiesse; c’est l’esprit de la Révolution devenu forme, un chant de combat, comparable à La Marseillaise», écrira G. Pauli à propos de cette œuvre.

     S’il pratique tous les genres, Rude excel­le dans le monumental. La statue de Monge à Beaune, le tombeau de Cavai- gnac au cimetière Montmartre, le Napo­léon s’éveillant à l’immortalité à Fixin, la statue de Ney du carrefour de l’Observatoire comptent parmi ses œuvres les plus remarquables. A la dif­férence de ses contemporains, Rude sculpte d’après des modèles vivants en s’appuyant sur une réelle connaissance de l’anatomie et trouve volontiers l’ins­piration dans les événements de son siè­cle. Dans les dernières années de sa vie — il s’éteindra en 1855 —, il revient toutefois au style académique. Peut-être se souvient-il que La Marseillaise de l’Arc de triomphe a été, malgré sa beau­té, vivement critiquée par les tenants du goût officiel.

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