• Charles Martel

    Charles Martel

    L’homme énergique auquel la dynastie carolingienne doit sa fortune est né sur les marches du trône, puisque son père, Pépin d’Herstal, gouvernait déjà le royaume franc en tant que maire du palais. Dès la mort de son père, Charles montre sa détermination: bien que bâ­tard, il s’empare du pouvoir au détri­ment de ses neveux légitimes. Devenu duc d’Austrasie, il bat définitivement les Ncustriens, déjà partiellement soumis par son père. Maire du palais à son tour, c’est-à-dire chef réel du royaume, il exerce tous les pouvoirs: la garde du Trésor, la nomination aux offices, la conclusion des traités.

    Avec l’aide de son frère Childebrand, il s’efforce farouchement d’unifier l’Etat mérovingien; il bat les Saxons et les Fri­sons, soumet la Thuringe et la Bavière. Mais c'est surtout sa victoire de Poitiers contre les Sarrasins, en octobre 732, qui assure son autorité; ayant repoussé les infidèles, il devient le champion du monde chrétien. Il en profite pour sou­mettre l’Aquitaine et la Provence par ses campagnes de 737 et de 739. Il a soin de maintenir de bonnes relations avec le Saint-Siège en soutenant l’œuvre évan- gélisatrice de saint Boniface; néan­moins, il place les biens ecclésiastiques sous sa tutelle. Cette politique sera sui­vie par ses successeurs Pépin le Bref et Charlemagne.

    Comment un tel pouvoir pouvait-il être exercé en dehors de l’autorité royale? En effet, à l’origine, le maire du palais n’était qu’un simple fonctionnaire nom­mé par le souverain pour exercer la chancellerie en son nom. Mais, depuis la mort de Dagobert Ier, en 639, la dy­nastie mérovingienne est tombée en complète décadence. Depuis Pépin d’Herstal, elle n’existe plus qu’en théo­rie: les «rois fainéants» sont relégués dans leurs villas et leur autorité est nulle. Les aristocrates les remplacent; à leur tête s’impose le maire du palais, chef militaire autant que politique.

     

    Une telle évolution n’a été possible que parce que les maires se sont montrés dé­cidés et opportunistes. Ce sont ces qua­lités que Charles hérite de son père et transmet à ses successeurs. Dans un royaume en pleine décadence, il sait s’imposer comme guerrier et comme homme d’Etat. Son fils Pépin, héritier de sa fonction, n’hésitera pas à en finir avec le dernier Mérovingien et à prendre sa place. Charles Martel, en préparant la relève du pouvoir, a ouvert la voie au grand règne de Charlemagne. Son éner­gie lui vaudra ce surnom de «Martel» (marteau) que lui a conservé la posté­rité.

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