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Céline - 1894-1961
Un tempétueux contestataire
Louis-Ferdinand Destouches (pour l’état civil) passe son enfance à Paris dans le IIe arrondissement. Après son certificat d’études, il est employé de commerce. Blessé héroïquement en 1914 et réformé, envoyé au Cameroun (1916-1917), il prépare seul ses baccalauréats et commence ses études de médecine en 1918, à Rennes. Attaché à la Fondation Rockefeller, il a l’occasion de voyager en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord. A partir de 1928, il est établi médecin dans la banlieue parisienne, chef du dispensaire de Clichy. En 1932, sous le pseudonyme de Céline, le Dr Destouches publie Voyage au bout de la nuit. Prix Renaudot, le livre a un retentissement immédiat et considérable. Admirateurs et détracteurs se déchaînent. L’œuvre romanesque est violente, audacieuse, nouvelle, dans le style comme dans le propos. L’auteur est classé comme un écrivain de gauche, de la veine de Zola. Mais, au lendemain de son voyage en URSS, en 1936, Céline publie un pamphlet anticommuniste, Mea Culpa. Mort à crédit (1936), Bagatelles pour un massacre (1937), L’Ecole des cadavres (1938) sont également des œuvres pamphlétaires. Furieux et honteux du laisser-aller français dans ces années d’avant-guerre, Céline dénonce pêle- mêle, en une hargne déchirante, la ploutocratie et, en premier lieu, la ploutocratie juive, le communisme, le nationalisme, le capitalisme, tous les «isme», les politiciens verbeux, les applaudisseurs, les dominateurs et les naïfs exploités. En somme, un anarchiste de droite; c’est ainsi qu’on l’appelle. La défaite lui inspire les amers Beaux Draps (1941). Pendant l’Occupation, malgré les sollicitations, il ne participe à aucune action politique, mais ne peut s’empêcher de publier Guignol’s Band (1943). En juillet 1944, il tente de gagner le Danemark. Arrêté en Allemagne, il est dirigé sur le château de Sigmaringen où sont rassemblés les «collaborateurs» réfugiés et le maréchal Pétain. Emprisonné pendant onze mois au Danemark, il est autorisé, en 1948, à résider à Korsor. Il est condamné par contumace, à Paris, en février 1950, à un an d’emprisonnement et 50000 francs d’amende. Amnistié le 26 avril 1951, il rentre en France et s’installe à Meudon où il n’exercera plus la médecine qu’en faveur des pauvres gens. Dans ses dix dernières années, Céline a écrit et publié Féeries pour autrefois (1952), Féeries II (1954), Les Entretiens avec le professeur Y (1955), D’un château à l’autre (1957), une magnifique et mordante description des hôtes de Sig- maringen et de sa traversée de l’Allemagne écrasée, Nord (1960). Ces œuvres lui assurent une seconde célébrité. Rigodon (1969) est une œuvre posthume. A partir de 1968, l’intérêt porté à Céline n’a fait que grandir.
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