• Barras

     

    Barras

    Un cynique manœuvrier

    «Vicomte rouge», «roi du Directoire» mais aussi «roi des pourris», tel appa­raît Paul de Barras, né le 30 juin 1755 à Fox-Amphoux, près d’Aix, d’une famille de petite noblesse. Entré dans l’armée, il sert comme officier aux Indes, mais abandonne assez vite le métier des armes et gagne Paris. Là, il se lie avec Mirabeau, s’affilie à la franc-maçon­nerie et s’inscrit aux Jacobins.

    Elu député du Var à la Convention, il siège avec la Montagne et vote la mort du roi ainsi que les décrets terroris­tes. Envoyé dans le Midi pour mater la réaction royaliste et fédéraliste, il mène avec Fréron une répression sanglante. A Toulon, il distingue un jeune officier d’artillerie chargé de reprendre le port aux Anglais: Napoléon Bonaparte.

    Mais ses exactions, connues à Paris, dé­plaisent à Robespierre qui exige son rappel. Craignant pour sa propre vie, Barras participe alors au complot contre l’«Incorruptible» et joue un rôle important le 9-Thermidor comme com­mandant de l’armée de l’intérieur.

    La victoire acquise, le ci-devant vicomte commence à se faire une grosse fortune grâce aux pots-de-vin et à l’agiotage, tout en multipliant les aventures fémini­nes, notamment avec Mmes Tallien et de Beauharnais. Cette vie de plaisirs ne l’empêche pas de sauver la République en chargeant Bonaparte d’écraser, le 13 vendémiaire an IV, l’insurrection roya­liste. La Convention dissoute, il se fait nommer directeur, directeur inamovible: ses collègues sont, en effet, éliminés à tour de rôle, lui seul reste en fonctions, apparaissant ainsi comme le personnage le plus important du régime.

    Pendant quatre ans, Barras tient sa cour au Luxembourg et mène une vie fas­tueuse. Cynique et débauché, il ma­nœuvre selon les meilleures lois de l’opportunisme, menant entre les partis sa fameuse politique de bascule. Sa grande journée est celle du 18-Fructidor (4 septembre 1797), au cours de laquelle il chasse des Assemblées les suspects de sympathies monarchistes. L’année sui­vante, il procède à l’opération inverse en annulant les élections, trop favorables à la gauche (11 mai 1798).

     

    Cependant, ce rusé politique va se faire jouer par celui dont il a fait en grande partie la fortune. A son retour d’Egypte, Bonaparte s’abouche avec Sieyès pour mettre à bas le Directoire et, le 18- Brumaire, Barras s’effondre sans résis­tance. D’abord relégué dans son domai­ne de Grosbois, il est ensuite envoyé en Provence, avant d’aller remâcher ses rancœurs à Rome. Après la chute de l’Empire, il reçoit, bien que régicide, l’autorisation de rentrer à Paris. Il s’ins­talle à Chaillot et rédige de longs Mé­moires dont l’impartialité n’est pas la vertu première. Il meurt à Chaillot le 29 janvier 1829.

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