• Auguste Renoir - 1841-1919

    Auguste Renoir - 1841-1919

    Un Rubens moderne

     

    Lorsque le critique Louis Leroy, dans Le Charivari du 25 avril 1874, qualifie ironiquement d’«impressionnistes» les exposants du salon Nadar, il se réfère à une toile de Claude Monet, Impression, soleil levant. Mais il ne se doute pas que ceux qu’il égratigne feront de sa boutade un titre de gloire. On a salué en Auguste Renoir tantôt le plus grand des impressionnistes, tantôt le plus marginal d’entre eux. Que de chemin parcouru depuis l’époque où le petit porcelainier, devenu peintre au contact de Gleyre et des chefs-d’œuvre du Louvre, a essuyé son premier échec au Salon de 1863! Plus tard, Renoir est l’un des plus fervents imitateurs de Monet, de sorte qu’il est parfois difficile de les distinguer l’un de l’autre. C’est l’époque où il retrouve, au café Guer- bois, Manet, Degas, Cézanne, Pissarro, Fantin-Latour, mais aussi un romancier qui commence à faire parler de lui, Emile Zola, et un photographe, Nadar. Pourtant, en désaccord avec Degas, il ne participera pas aux expositions du groupe en 1880 et 1886. Entre-temps, un voyage en Italie lui ré­vèle Raphaël et les fresques de Pompéi. Tandis que Monet se passionne pour la recherche esthétique et l'étude de la lumière, les peintures de Renoir se font toujours plus sensuelles. Toute sa créa­tion ne sera désormais qu’un hymne chatoyant à la nature et à la femme. Le Moulin de la Galette (1876) témoigne de sa meilleure période. Sa palette chan­te la joie de vivre, ses touches trahissent le moindre souffle d’air. Ses Baigneuses sont un cri d’amour pour le corps fémi­nin; ses visages d’enfants ont la plénitu­de des émotions juvéniles. Plus tard, dans les années 1880, alors même que l’influence des grands classiques mûrit son style, le fond de son inspiration ne change pas. Pour Renoir, l’ancien refusé, c’est la gloire et l’aisance. Il a rencontré un suc­cès considérable au Salon de 1879 et à toutes les expositions ultérieures. S’il s’est éloigné de ses anciens amis, il ne les renie pas: il accueille Cézanne en 1885. Il se plaît à peindre des scènes d’intimi­té, où la couleur prend parfois le pas sur la forme. Mais il ne renonce pas au nu: il prend à son service une bonne, Gabrielle, dont il fait son modèle pré­féré. Il subit cependant les maux de la vieil­lesse: perclus de rhumatismes, retiré dans le Midi depuis 1901, il se voit con­traint de fixer son pinceau entre le pouce et l’index. Vers la fin de sa vie, cloué sur son fauteuil, il guide les mains d’un jeune sculpteur à l’aide d’une longue baguette. Quatre mois avant sa mort, il se fait porter au Louvre sur sa chaise de paralytique.

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