• Arthur Rimbaud

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    Arthur Rimbaud

     Un prodige éphémère

     

     La vie de Rimbaud est l’histoire décon­certante d’une personnalité hors pair.

     Ce fort en thème du collège de Charle- ville fait sa première fugue à l’âge de 16 ans. Il est arrêté à la gare du Nord parce qu’il ne peut payer sa place. Il récidive deux mois plus tard: c’est la Belgique; puis, en 1871, Paris. Ces fuites tradui­sent la révolte d’un adolescent qui a tout lu, des romans d’aventures aux contes grivois, des poèmes romantiques aux vers parnassiens, contre le puritanisme et la médiocrité de la vie de province. A 15 ans, Rimbaud écrit Etrennes des orphelins; à 16 ans, Le Buffet et Tête de faune. Mais c’est le sonnet des Voyelles et Le Bateau ivre qui le consacrent parmi les plus grands. Au poète Paul Démeny, il avoue son désir de se faire «voyant» par un «long, immense et rai­sonné dérèglement de tous les sens». Tout lui est bon: hachich, absinthe, homosexualité, pour retrouver ce qui est, pour lui, la pure authenticité. Il fait la connaissance de Paul Verlaine qu’il a lu et qu’il admire. En 1872, ce dernier quitte sa femme pour se livrer au «grand péché radieux». Rimbaud et lui partent pour Bruxelles, puis pour Londres. Mais leur liaison se termine mal: en 1873, Verlaine tire deux coups de revolver sur Rimbaud qui est légèrement blessé. Peu après l’arrestation de son compagnon, Rimbaud écrit Une Saison en enfer, long délire en prose, qui est en même temps son chant du cygne.

     Cet adieu à la poésie est une nouvelle fuite, mais une fuite sans fin. De 1873 à 1876, Rimbaud parcourt l’Europe : Charleville, Londres, Stuttgart, Milan, Marseille, Vienne, où on lui vole son argent et ses papiers. 11 s’engage dans l’armée néerlandaise, se rend à Java, dé­serte, recrute des mercenaires à Brème (1877). Il travaille dans un cirque qui l’emmène de Hambourg à Stockholm. Une partie des Illuminations, publiées en 1886, pourrait dater de cette époque. Mais ce point reste très controversé. En 1878, Rimbaud se rend à pied à Gênes, avant de partir pour Alexandrie, puis pour Chypre: il y sera chef de carrière. On le trouve ensuite à Aden comme employé de commerce, au Harar, au Choa, où il cherche à vendre des armes au ras Ménélik. Mais ses affaires tour­nent mal. En 1888, il repart au Harar. En 1891, atteint d’une tumeur, il doit rentrer à Marseille, où on l’ampute d’une jambe. Il meurt peu après, muni des derniers sacrements car il s’est con­verti «in extremis».

     On a considéré Rimbaud tantôt comme un symboliste, tantôt comme un déca­dent. Beaucoup d’auteurs, de Claudel aux surréalistes, se réclament de lui. Mais, pour reprendre le mot d’Henry Miller, «s’il est le père de bien des éco­les, il n’est le parent d’aucune».

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