• Alfred de Vigny

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    Alfred de Vigny Alfred de Vigny

     Déçu par son siècle

     

     Alfred de Vigny naît à Loches dans une famille noble, dévouée au métier des armes. Seul survivant de quatre enfants, il passe sa jeunesse à Paris dans un monde très clos d’aristocrates nostalgi­ques qui n’ont que mépris pour la Révo­lution et l’Empire. En 1805, Vigny entre à la pension Hix. Ses condisciples ja­lousent ce jeune aristocrate raffiné et l’accablent de brutalités. «Ces chagrins d’enfant, écrira-t-il, laissent dans l’hom­me une teinte de sauvagerie difficile à effacer.» Il prépare Polytechnique au lycée Bonaparte, mais les guerres qui ravagent l’Europe enflamment son ima­gination et lui inspirent «un amour dés­ordonné de la gloire et des armes».

     A la Restauration, sa qualité de gentil­homme royaliste lui vaut, à 17 ans, d’être nommé sous-lieutenant à la com­pagnie des mousquetaires rouges de la maison du roi. Vigny ne connaît que la vie terne des garnisons. L’expédition d’Espagne ravive ses rêves de gloire. Nommé capitaine, il fait route vers les Pyrénées. Nouvelle désillusion: son bataillon demeure en deçà de la frontiè­re. Las des casernes, Vigny obtient un congé en 1825 et épouse une riche héri­tière, Lydia Bunbury. Deux ans plus tard, il est définitivement mis en disponi­bilité.

     Il peut désormais se consacrer entière­ment à la poésie qui lui a permis de sup­porter la monotonie de la vie militaire. Introduit dès 1820 au cénacle de la rue Notre-Dame-des-Champs, il se lie d’amitié avec Victor Hugo qui publie ses premières œuvres dans Le Conservateur littéraire. Grâce à ses Poèmes (1822) et à Eloa (1824), il jouit déjà d’une certai­ne notoriété lorsqu’il quitte l’armée. Il donne un roman historique, Cinq-Mars, puis une adaptation à Othello pour la Comédie-Française. La révolution de Juillet est une nouvelle épreuve pour Vigny, déchiré dans son sens de l’honneur qui l’attache à un régi­me dont il condamne les erreurs. Il com­mande un bataillon de la garde nationa­le sous la monarchie de Juillet mais, dé­jà, Louis-Philippe le déçoit. Le poète se sent de plus en plus isolé. Stello, Gran­deur et servitude militaires, Chatterton expriment son amertume. Il s’isole de plus en plus fréquemment dans son manoir charentais. Les épreuves s’accu­mulent: rupture d’une liaison orageuse avec Marie Dorval, mort de sa mère, maladie de sa femme, échec de sa candi­dature aux élections législatives de 1848 et 1849. Il publie encore quelques poèmes puis s’impose le silence, réser­vant ses œuvres à la postérité, tel un naufragé qui jette une bouteille à la mer. Vigny tranche sur les romantiques de sa génération par la gravité de sa pensée qui le hausse souvent au niveau d’un philosophe. Contrairement au goût de l’époque, il voit dans la nature une «ma­râtre»; il affiche son pessimisme par un désespoir hautain qui apparaît dans son célèbre poème: «La Mort du loup».

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